Au terme d’une longue et riche saison, Yanis Meziane a signé la meilleure performance française des finales de la Diamond League dans l’Oregon en prenant la quatrième place du 800 m, le tout en égalant son record sur la distance. Azeddine Habz a battu le record de France du mile, tandis que Wilfried Happio et Ludvy Vaillant ont également fait bonne figure sur 400 m haies.

Si bon nombre d’athlètes ressentent les effets légitimes de la fatigue alors que la saison 2023 tire à sa fin, Yanis Meziane ne semble pas soumis aux mêmes règles que les autres. L’athlète d’Athlé 91 a de nouveau livré une prestation de haute volée lors du 800 m des finales de la Diamond League à Eugene ce dimanche. Dans une course qui est allée très vite, comme toutes celles du demi-fond sur la piste du Hayward Field, Meziane s’est classé quatrième en 1’43’’94, égalant ainsi son record établi à Bruxelles neuf jours plus tôt. Une nouvelle preuve qu’il faut désormais compter avec lui dans le gratin mondial. Dans le même temps, Benjamin Robert (SATUC Toulouse) a dû se contenter d’une septième place en 1’45’’53, alors que la victoire est revenue au Kenyan Emmanuel Wanyonyi, chronométré en 1’42’’80. La version féminine du double tour de piste a aussi charrié son lot de gros chronos, avec le record des Etats-Unis d’Athing Mu, qui a remis les pendules à l’heure en 1’54’’97, devant Keely Hodgkinson, autrice d’un nouveau record britannique en 1’55’’19. Rénelle Lamote (Montpellier AMM) a donné tout ce qui lui restait en magasin pour prendre la septième place en 1’58’’51.

Azeddine Habz (Val d’Europe Montévrain Athlétisme) figure également au rayon des satisfactions du demi-fond, grâce à son record de France du mile, établi en 3’48’’64. Il a ainsi effacé la référence d'Eric Dubus, qui datait de 1995, et est devenu le premier Français à avaler les 1609 m en moins de 3’50’’. Le Norvégien Jakob Ingebrigtsen a bouclé son affaire en 3’43’’73, soit la troisième performance de l’histoire, avant d’établir un deuxième record d’Europe en 24 heures dès le lendemain sur le 3000 m, avalé en 7’23’’63. Alice Finot (CA Montreuil 93) avait les jambes lourdes et n’a hélas pas pu suivre le rythme effréné de la championne du monde du 3000 m steeple Winfred Yavi (8’50’’66, MPM). La recordwoman de France a terminé dixième, en 9’41’’09.

Happio et Vaillant concluent en beauté

Battu par Alison Dos Santos lors des Mondiaux 2022, Karsten Warholm a cette fois subi la loi du local Rai Benjamin, qui a enregistré la quatrième performance de l’histoire pour empocher la gagne sur 400 m haies en 46’’39, 14 centièmes devant le Norvégien. Dans la même course, deux Français sont passés sous les 48’’ en même temps, une grande première. Cinquième, Wilfried Happio (Lille Métropole Athlétisme) a réalisé 47’’83, le troisième chrono de sa vie, un dixième de mieux que Ludvy Vaillant (Athletic Club Saléen), sixième en 47’’93. Leur compère martiniquais Gilles Biron (Madinina Athlétisme) a achevé son tour de piste plat avec un chrono de 45’’51, ce qui lui a valu une septième place, dans une épreuve qui a souri à l’inusable Kirani James, lauréat en 44’’30. Même classement pour Mélina Robert-Michon dans le concours de lancer du disque, avec un meilleur jet mesuré à 61,26 m. Malgré une nouvelle grosse prestation de la surprise de Budapest Laulaga Tausaga, c’est bien Valarie Allman qui a pris sa revanche en l’emportant avec 68,66 m, soit 30 centimètres de mieux que sa compatriote.

Sur 110 m haies, Just Kwaou-Mathey (Evreux AC) n’avait plus les jambes pour rivaliser avec les meilleurs du monde, et a achevé son parcours en 13’’46, à la neuvième place d’une course remportée par Hansle Parchment en 12’’93. Même constat pour Gemima Joseph, neuvième du 200 m en 23’’62, à distance respectable de Shericka Jackson (21’’57), qui a encore échoué de peu dans sa tentative contre le record du monde de Florence Griffith-Joyner. A l’inverse, l’Ethiopienne Gudaf Tsegaye, supersonique en 14’00’’21 sur 5000 m, et Mondo Duplantis, impérial jusqu’à 6,23 m au saut à la perche, sont repartis de l’Oregon avec la prime et le prestige de ceux qui ont fait ce que personne n’avait fait avant eux.

La rédaction