Riga (Lettonie) accueille ce dimanche la première édition des championnats du monde de course sur route. Une compétition qui regroupe sur une même journée le semi-marathon, qui avait jusque-là ses propres Mondiaux, ainsi que les épreuves du mile et du 5km, qui font, elles, leur apparition dans le cadre d’un tel championnat. Jimmy Gressier et Mekdes Woldu, engagés sur le semi, font figure de chefs de file de l’équipe de France.

C’est une compétition dans l’air du temps avec une journée complète dédiée à la course à pied dans le centre-ville de la capitale lettonne, des courses qui s’enchaînent, et la possibilité pour le commun des runners de côtoyer les champions lors du semi-marathon. Une tendance de plus en plus plébiscitée par les organisateurs d’événements. En tête des pelotons, la tradition devrait cependant être respectée avec une multitude de coureurs kényans, éthiopiens, ougandais ou encore érythréens aux avant-postes. Un contexte ultra relevé dont Jimmy Gressier a l’habitude et qui ne l’empêche pas de réussir à tirer son épingle du jeu, comme il l’a démontré lors des Mondiaux de Budapest fin août en prenant une méritoire neuvième place en finale du 5000 m.

Le fondeur du Boulogne-sur-Mer AC n’a pas coupé après la Hongrie, enchaînant avec un 10 000 m à Bruxelles le 8 septembre (27’25’’48 malgré une chaleur de plomb) puis un stage de préparation de trois semaines à Font-Romeu « pour changer un peu de routine et aller chercher un peu de fraicheur mentale », dixit son entraîneur Adrien Taouji, qui l’accompagne au quotidien avec Arnaud Dinielle. « En très bonne forme », il visera sur le semi « un top 10 face à une énorme concurrence », incarnée notamment par l’Ethiopien Jemal Yimer Mekonnen (58’38’’) et le Kényan Bernard Kibet (58’45’’), le champion du monde en titre, l’Ougandais Jacob Kiplimo, manquant à l’appel.

Se rapprocher du record de France

Auteur de débuts prometteurs sur les un peu plus de 21 km avec un chrono de 59’55’’ à Paris en mars dernier, sans préparation spécifique, Jimmy Gressier a largement le potentiel pour descendre à nouveau sous l’heure et, si les conditions et le scénario de course le permettent, se rapprocher du record de France de Julien Wanders (59’13’’). « L’objectif est de faire honneur à cette sélection, en y allant avec de la curiosité et du plaisir, annonce Adrien Taouji. Il a de vraies armes pour se battre avec les meilleurs et sûrement un avenir sur ces distances. »

En plus de l’individuel, les Bleus auront un vrai coup à jouer par équipes, avec un collectif d’une belle densité. Mehdi Frère a passé un cap sur la distance il y a un an en signant un excellent 1h00’32’’, Valentin Gondouin est en pleine ascension (1h01’28’’), et Benjamin Choquert (1h02’19’’) a l’expérience des grands rendez-vous et de ses 37 ans pour bien gérer son effort. Il y a trois ans, lors des derniers Mondiaux de semi à Gdynia (Pologne), les Tricolores avaient pris une superbe sixième place. Un résultat qu’ils aimeraient au moins rééditer.

Le semi sur la route du marathon

Dans la même épreuve mais chez les femmes, les quatre premières Françaises du bilan 2023 ont répondu présents. Mekdes Woldu sera la leader incontestée de l’équipe, après s’être emparée du record de France en 1h08’27’’ en décembre 2022. Elle sera accompagnée par Méline Rollin (1h11’03’’), Margaux Sieracki (1h11’16’’) et Manon Trapp (1h11’26’’), un quatuor jeune et prometteur. A noter que l’on devrait retrouver toutes ces athlètes sur marathon à Valence (Espagne) le 3 décembre prochain, les deux derniers nommées y effectuant leurs débuts sur la distance. La tenante du titre, la Kényane Peres Jepchirchir (1h05’06’’), partira à l’assaut d’une troisième médaille d’or.

Sur 5 km, Etienne Daguinos sera l’unique représentant Français. Le Talençais de 23 ans n’aura rien à perdre, après avoir passé un gros cap sur 5000 m cet été avec un record abaissé à 13’15’’26. Ça devrait aller très vite devant avec trois hommes largement sous les 13 minutes : l’Ethiopien Berihu Aregawi, recordman du monde en 12’49’’, son compatriote Yomif Kejelcha (12’50’’) et le Kényan Nicolas Kipkorir (12’55’’).

Première sélection seniors pour Gouyette et Campion

Enfin, le mile sera aussi très relevé, en particulier chez les femmes avec la venue de la reine du demi-fond, la Kényane Faith Kipyegon. En or sur 1500 m et 5000 m à Budapest, elle a toutes les chances de s’emparer du record du monde sur une distance reconnue sur route seulement depuis le 1er septembre dernier. Bérénice Cleyet-Merle (4’26’’06), recordwoman de France du mile et chronométrée en 4’06’’40 sur 1500 m le 10 septembre à Zagreb (Croatie), peut aller chercher une jolie place si la forme est toujours au rendez-vous. La combattive Charlotte Mouchet sera à ses côtés. Maël Gouyette et Benoît Campion, alignés chez les hommes sur les 1609 mètres, porteront pour la première fois le maillot bleu chez les seniors. La course s’annonce plutôt ouverte, avec un plateau dense mais sans grosse tête d’affiche.

La rédaction