Athlète et juge internationale, la Polynésienne brûle les étapes à seulement 16 ans. Il faut dire que sa famille baigne dans l’athlétisme. Elle donne de la voix, encourage ses camarades de club quand ils passent près du sautoir, tout en tenant en main la feuille de concours de la hauteur, avant d’annoncer la barre suivante aux athlètes encore en course. Mais elle précise : « Oui oui, on peut encourager tout en étant juge, il faut juste se limiter aux autres épreuves, et le faire discrètement… » Mais Kiara Gilroy est comme ça, pile d’énergie, qui mène à la fois sa carrière d’athlète et de juge internationale, désormais. Encore minime en 2022, la sociétaire de l’Athletic Club Excelsior Arue, à Tahiti, passait en effet la certification « bronze » de World Athletics, la fédé internationale, à l’occasion des Gymnasiades 2022. Elle était déjà, alors, juge fédérale en minimes. Des dérogations pour passer les examens en avance Du haut de ses seize ans, Kiara a pris une sacrée avance. « C’est une sorte d’engagement en famille : ma mère est présidente de mon club et de la fédération de Polynésie. Et dans le Pacifique, c’est une suite logique : on arrive très vite à être juge sur les Océania, sur les Jeux du Pacifique. Du coup, il nous faut un diplôme international. » Il aura fallu des dérogations, aussi, pour que la jeune fille, éloignement oblige, puisse passer ses examens en avance sur les conditions d’âge. Au point qu’elle effectue chaque année l’aller-retour en métropole - et même trois en 2022 ! « Je suis passée cliente silver sur la compagnie aérienne locale, rigole-t-elle. Je ne fais même plus la queue pour embarquer ! » Il faut bien ça, pour suivre la délégation polynésienne qui enchaîne les compétitions nationales jeunes chaque été, passer ses examens et officier comme juge. Prometteuse sur 400 m et 400 m haies Pour l’heure, âge et délais obligent, elle ne peut pas aller plus haut que le niveau de bronze international - il faut arriver à l’or pour pouvoir officier sur les grandes compétitions mondiales. « Les niveaux ‘‘silver’’ et ‘‘gold’’, de toute façon, on ne peut les passer que sur invitation de la fédération internationale, après avoir été repéré, en bien, sur d’autres compétitions », précise-t-elle Qu’importe : Kiara a tout son temps. D’autant qu’elle mène en parallèle sa carrière d’athlète, donc, prometteuse sur 400 m plat comme sur les haies basses. Et qu’elle a un autre projet en tête : « Passer la certification coach de World Athletics, aussi. » Autant dire que feuille de concours en main, chrono en poche ou pointes aux pieds, elle est installée pour un moment sur le tartan… Cyril Pocréaux pour athle.fr
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