Romain Barras, directeur de la haute performance à la direction technique nationale, décrypte les modalités de sélection mises en place par la FFA pour les championnats du monde en salle de Glasgow (1er au 3 mars) et les championnats d’Europe de Rome (7 au 12 juin).

La philosophie générale

« Les Mondiaux indoor de Glasgow et les championnats d’Europe en plein air de Rome, en plus de l’occasion d’y décrocher des médailles, seront des compétitions importantes dans l’optique des Jeux olympiques, car elles vont délivrer beaucoup de points au ranking. Elles représenteront aussi de belles opportunités pour réaliser les minima olympiques dans un contexte relevé, côté concours en Ecosse et dans toutes les épreuves en Italie. Comme j’ai coutume de le dire, chaque confrontation internationale apporte une expérience supplémentaire à l’athlète. Mais il faut justifier d’un niveau minimum afin de pouvoir en tirer profit, donc être en capacité de se mêler à la bagarre et ne pas juste être spectateur le jour J. C’est pour cette raison que nos critères de sélection vont au-delà de ceux édictés par World Athletics et European Athletics. Enfin, comme le nombre de qualifiés par les instances internationales n’est pas le même en fonction des épreuves, nous avons tenu à faire preuve d’équité en ayant le même niveau d’exigence et d’ambition partagée auprès de nos athlètes, quel que soit leur discipline. »

Les championnats du monde indoor de Glasgow

« Lors des dernières éditions des Mondiaux en salle, la FFA mettait en place des minima destinés à envoyer des délégations restreintes, composées d’athlètes pouvant intégrer environ le top 5 mondial. Nos modalités de sélection restent exigeantes, mais nous avons le souhait d’élargir un peu la sélection en envoyant en Ecosse autour de quinze, vingt athlètes. Dans les courses (excepté le 3000 m), il faudra réaliser les minima ou figurer dans les 16 premiers mondiaux au ranking pour être sélectionnable. Dans les concours et sur 3000 m, les athlètes seront éligibles à une qualification selon les modalités de World Athletics.
Dans les épreuves avec une grosse densité, où plus de deux athlètes seront sélectionnables, les championnats de France Elite de Miramas feront office de juge de paix, afin d’être le plus clair et transparent possible. C’est un couperet mais, dans le sport de haut niveau, il faut être capable de répondre à la pression le jour J.
A noter qu’il n’y aura pas de 4x400 m engagé car les collectifs hommes et femmes partiront en stage dès le 15 avril pour préparer les championnats du monde de relais aux Bahamas. Lors de cette dernière compétition, les 14 meilleures nations dans chacune des épreuves olympiques seront automatiquement qualifiables pour les Jeux, les derniers billets restants étant attribués en fonction de la top list mondiale entre le 31 décembre 2022 et le 30 juin 2024. »

Les championnats d’Europe de Rome

« Nous avons légèrement durci les modalités de sélection par rapport aux Europe de Munich en 2022, où on allait chercher les athlètes un peu plus loin au ranking. A l’époque, on était encore dans la construction de la base de la pyramide de l’équipe de France, et il est logique que l’entonnoir se referme un peu à l’approche de l’objectif majeur, les J.O. Notre volonté est tout de même de permettre à de nombreux athlètes de vivre une expérience internationale de niveau intermédiaire, avec une attention particulière pour les U23 dans l’optique de la future olympiade. Nous espérons emmener environ 90 athlètes à Rome, contre 99 à Munich.
Ces championnats d’Europe vont arriver très tôt dans la saison. Il sera donc demandé aux athlètes de démontrer un état de forme compétitif en compétition officielle dès le début de la saison estivale, exception faite des athlètes prioritaires (top 12 aux Mondiaux de Budapest).
Pour nos collectifs relais, ce rendez-vous continental sera un point de passage important car les occasions de se confronter au niveau international sont aussi rares que précieuses. »