La traditionnelle reconnaissance de veille de course a livré son verdict : le parcours bruxellois sera gras à souhait, et particulièrement exigeant. Ce qui n’est pas pour déplaire aux spécialistes français, prêts à en découdre avec les meilleurs fondeurs du continent ce dimanche. Alors, c’est comment ? Sitôt descendus du bus les amenant sur leur terrain de jeu dominical, les athlètes engagés aux championnats d’Europe de cross ont eu la réponse. Gras. « Ça donne le ton », soufflait Donovan Christien, en constatant que l’herbe avait déjà quasi disparu dans le virage faisant la jonction entre la ligne droite finale et la relance d’une nouvelle boucle. Après un temps consacré aux photos d’équipe, ils ont pu découvrir dans son intégralité le parcours proposé par les organisateurs dans le parc Laeken, situé aux pieds de l’Atomium. Sous une pluie qui s’est renforcée au fil du temps, sans pour autant décourager les Bleus, qui sont, avec le prodige hollandais Niels Laros, ceux qui sont restés le plus longtemps à fouler le pré bruxellois. Virages serrés, parties marécageuses sur le bas du tracé, et même trois obstacles dressés en fin de tour, à la manière d’un cyclo-cross, la grande tradition locale, l’affaire ne manque pas de piment. « Ça monte ou ça descend tout le temps, rien n’est plat ! Il va falloir être très attentif », relève Flavien Szot, engagé chez les U23. Promettant « un beau spectacle », le Bordelais prévoit des pointes de 15 mm sous ses semelles, là où d’autres partiront avec du 18 mm. Son coéquipier chez les U23, Téo Rubens Banini est reparti avec quelques idées en tête pour le lendemain. « Venir reconnaître le parcours, c’est indispensable. On identifie les zones difficiles, les zones d’attaque. Dans la dernière boucle, depuis le sommet de la partie haute, c’est 800 m de descente tout schuss jusqu’à la zone d’arrivée. Il faudra en avoir gardé sous la semelle jusque-là pour pouvoir reprendre des places », prévient-il. Le Racingman se classait sans hésiter parmi ceux qui apprécient ce genre de jeu. Le relais devrait beaucoup bouger Mais comme tous les goûts sont dans la nature et que le débat de ce qu’est un bon cross est aussi vieux que le cross lui-même, d’autres Tricolores n’étaient pas aussi enthousiasmés au moment de regagner les vestiaires. Ainsi, Bérénice Cleyet-Merle, première à entrer en piste lors du relais mixte, aurait largement préféré un terrain sec au sud de l’Europe. « C’est pas ouf, s’esclaffait-elle. J’aurais préféré des portions montantes plus sèches et moins longues, je n’ai pas la foulée adaptée pour ce genre de longues montées. Il y a moyen de faire beaucoup d’erreurs en s’épuisant dans la partie boueuse au début, donc il faudra lever le pied pour garder du jus. » Le nouveau format du relais autorisant les pays à composer leurs équipes comme bon leur semble, y compris en cours de route, la Francilienne pourrait bien se retrouver avec des hommes autour d’elle. « J’aimerais quand même avoir des filles de mon niveau, pour ne pas me retrouver loin des garçons, ou avec des filles moins rapides. » Seule certitude pour elle : que ce soit Sarah Madeleine, Alexis Miellet ou Antoine Sénard qui lui succédera, il lui faudra « chercher un maillot de la France » au moment de transmettre le témoin, tout le reste étant susceptible d’évoluer jusqu’au dernier moment. Sur un parcours déjà exigeant à souhait, les relayeurs et leur staff devront également composer avec une bonne dose de stratégie. Les spectateurs belges en salivent d’avance. Prévue en fin de programme, lorsque les jeunes catégories auront déjà bien labouré le champ, Marie Bouchard sait par expérience qu’il ne faut pas trop tirer de plan sur la comète en matière de cross. « On voyait déjà que le terrain se dégradait au fil de la reco’, alors avec les courses de demain… Ce sera une affaire de spécialistes, il faudra trouver les bonnes trajectoires, d’autant qu’avec toute cette boue, on va rapidement se retrouver en hyperventilation. » La Bretonne et ses camarades devront venir à bout de 9000 m d’effort, soit plus qu’à l’accoutumée aux Europe de cross. Pas de quoi les effrayer pour autant. « Plus c’est long, mieux c’est pour moi. Et puis avec les filles, on a hâte de montrer ce qu’on sait faire ! » Etienne Nappey pour athle.fr Photos : © Jean-Marie Hervio / KMSP / FFA
Les horaires de dimanche : 12h25 : Juniors femmes
12h50 : Juniors hommes
13h10 : Relais mixte
13h35 : Espoirs femmes
14h05 : Espoirs hommes
14h35 : Seniors femmes
15h15 : Seniors hommes
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