André Giraud, président de la Fédération Française d’Athlétisme, dresse un premier bilan de sa deuxième mandature et présente les grands enjeux d’une saison 2024 aux allures de tournant, avec les Jeux olympiques de Paris 2024 déjà dans toutes les têtes.

André, nous sommes à l’aube d’une saison qui s’annonce exceptionnelle, avec en point d’orgue les Jeux olympiques de Paris…

Tout d’abord, j’adresse tous mes vœux de bonne santé et de réussite à l’ensemble de la famille de l’athlétisme : licenciés et pratiquants, entraîneurs, officiels, dirigeants et volontaires. Ce sont eux qui font vivre l’athlétisme au quotidien, par leur passion et leur engagement. Nous nous apprêtons effectivement à vivre une année historique. Nous allons accueillir les Jeux, ce qui ne s’est pas produit depuis cent ans. C’est une saison particulière qui va demander une mobilisation exceptionnelle, notamment sur le plan de la gestion du calendrier de l’équipe de France. Car, il ne faut pas l’oublier, en incluant les J.O., ce sont cinq événements internationaux majeurs qui vont se dérouler en l’espace de cinq mois, avec les Mondiaux de Glasgow, les championnats du monde de relais, les championnats d’Europe off-road, et les Europe de Rome. Tout cela a bien sûr une incidence sur le calendrier national, avec notamment une concentration des championnats de France dans un temp restreint. Je tiens d’ailleurs à remercier l’ensemble des organisateurs locaux, qui ont su faire preuve d’adaptation et d’agilité.

En 2003, les championnats du monde de Paris avaient entraîné un fort engouement, avec de nombreux nouveaux licenciés à la rentrée. Espérez-vous le même phénomène cette année ?

Tout a été mis en œuvre pour réussir nos Jeux olympiques sur le plan sportif. Mais nous avons aussi à cœur d’être à la hauteur des enjeux liés à l’héritage olympique. Un certain nombre de dispositifs vont être mis en place afin que nos clubs soient en mesure d’accueillir tous ceux qui le souhaitent à la rentrée prochaine. Je lance d’ailleurs un appel à tous les dirigeants, en leur disant de se préparer à un nouvel afflux. La FFA a déjà commencé à les accompagner à travers son plan d’investissement et de modernisation, avec le financement de formations, d’emplois et de nouveaux outils numériques pour renforcer et améliorer l’accueil dans nos clubs. C’est l’héritage du programme Impulsion Athlé 2024, que j’ai porté avec toute mon équipe lors de la précédente élection.

L’athlétisme est-il à un tournant ?

C’est le moment de bien affirmer que nous sommes et restons le sport olympique numéro un. C’est d’ailleurs celui qui bénéficiera de la plus grande visibilité à la télévision, grâce à une diffusion intégrale et en direct. Pour mettre en avant comme il se doit l’athlétisme, nous pourrons compter sur de nombreux ambassadeurs tout au long de l’année, à commencer par nos quatre champions olympiques Guy Drut, Marie-José Pérec, Jean Galfione et Renaud Lavillenie, qui figurent sur cette liste prestigieuse aux côtés de Michel Théato, Joseph Guillemot, Boughéra El Ouafi, Micheline Ostermeyer, Alain Mimoun, Colette Besson et Pierre Quinon.

La promotion de l’activité physique et sportive sera la grande cause nationale en 2024 pour l’Etat français. De quelle manière cela se traduira-t-il pour l’athlétisme ?

La FFA, avec ses clubs, va s’impliquer fortement en proposant de nombreuses initiatives dans tous les territoires pour consolider nos positions et rappeler que l’athlétisme est un sport aux nombreux bienfaits pour la santé et le bien-être. L’objectif est de s’adresser au plus grand nombre, en mettant un nouveau coup d’accélérateur dans l’ouverture de l’athlétisme à tous les publics. Faire confiance et s’appuyer beaucoup plus sur les territoires et les clubs était une des priorités du programme Impulsion Athlé 2024 : ces derniers auront un rôle primordial à jouer dans la traduction sur le terrain de cette grande cause nationale.

A titre plus personnel, vous abordez la dernière année de votre deuxième mandat…

Après huit ans, une page va se tourner pour moi avec le renouvellement des instances nationales en fin d’année. Je suis fier et honoré d’avoir pu conduire pendant deux mandats la politique fédérale, avec à mes côtés une équipe soudée et solidaire. Je retiens notamment, au cours de cette dernière mandature, la mise en place du plan d’investissement et d’accompagnement des territoires. Je pense aussi au lancement d’Athlé TV, qui permet aujourd’hui aux fans d’athlétisme de visionner en direct les principaux championnats de France et événements de notre circuit national. Ce projet novateur a offert à notre sport une exposition inédite. Il faut le rappeler : ces dispositifs ont pu être mis en place grâce au soutien de nos partenaires publics et privés, qui n’ont jamais été aussi nombreux.

La FFA est-elle déjà prête à aborder la prochaine olympiade ?

Nous avons su rapidement nous adapter aux conséquences de la Loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France et nous sommes déjà en ordre de marche pour la prochaine élection. Réussir, c’est anticiper. La transformation numérique de la FFA et de ses structures nous a permis de prendre un coup d’avance et l’ambition est de poursuivre dans la même voie, avec l’arrivée prochaine d’un outil CRM et d’un nouveau site internet.

Et sur le plan sportif ?

Le dispositif Ambition 2024 a permis d’accompagner l’émergence d’une nouvelle génération dans l’optique des Jeux de Paris mais aussi de ceux de Los Angeles 2028 et Brisbane 2032. Je suis persuadé que nous continuerons à en récolter les fruits au cours des prochaines années.