Dans le contexte très relevé d’un championnat du monde de cross, les Français se frotteront aux meilleures nations de la planète ce samedi à Belgrade, avec Jade Le Corre et le relais mixte comme principaux atouts. Cinq ans jour pour jour après Aarhus (Danemark), l’équipe de France renouera avec le parfum des Mondiaux de cross, samedi à Belgrade. La crise sanitaire avait retardé la tenue des éditions suivantes, et la FFA avait renoncé au déplacement lointain à Bathurst (Australie) en 2023. C’est donc avec appétit et modestie que les Bleus s’avancent dans la capitale serbe. « On reprend nos marques dans un territoire qu’on n’a pas abordé depuis longtemps, mais la France est une terre de crossmen et de crosswomen », synthétise
Patrice Binelli, responsable de la spécialité au sein de la direction technique national. Même avec un collectif totalement renouvelé par rapport à celui qui avait décroché l’or européen à Bruxelles au mois de décembre, le relais mixte français a des arguments à faire valoir. « C’est quelque chose d’historiquement fort chez nous. On peut tirer notre épingle du jeu, mais tout dépendra des compositions des autres équipes, notamment africaines », relève Patrice Binelli. Une place parmi les huit meilleures équipes du monde, « et plus si affinités », serait un bon résultat pour Charlotte Mouchet, Flavie Renouard, Nicolas-Marie Daru et Romain Mornet. La Grande-Bretagne avec Adam Fogg et les Serbes d’Elzan Bibic seront des adversaires à leur mesure. Devant, le Kenya d’Emmanuel Wanyonyi, tenants du titre, et l’Ethiopie d’Hagos Gebriwet devraient se disputer la victoire. Des seniors expérimentés, des jeunes à aguerrir Le gros des troupes françaises en Serbie sera composé de juniors, qui découvriront à cette occasion la grande scène planétaire. « C’est un championnat du monde, on sait que l’Afrique va ultra-dominer. Il faut arriver à faire sa course sans se laisser submerger par le contexte. L’idée, pour nos U20, c’est de bien partir, et de s’aider des coureurs autour pour obtenir le meilleur classement possible », résume le chef de bande Binelli. Médaillée de bronze aux championnats d’Europe en Belgique il y a un peu plus
de trois mois, Jade Le Corre peut légitimement ambitionner se glisser dans le top 20 dans la course féminine. Elle retrouvera notamment la Britannique Innes Fitzgerald, qui l’avait emporté à Bruxelles. Le champion de France Gaston Rohmer, impérial à Cap’Découverte, a aussi les armes pour briller dans la version masculine. Les trois seniors hommes alignés, Michaël Gras, Emmanuel Roudolff-Levisse et Mehdi Frère ont toute l’expérience nécessaire pour savoir que les places dans le top 10 sont inaccessibles, avec la domination implacable des équipes des hauts plateaux d’Afrique de l’est. Les deux premiers cités sont d’ailleurs les seuls membres de la délégation à avoir déjà participé à des Mondiaux de cross (deux pour Gras, 71e en 2019, et trois pour « ERL », 50e la même année). Ils ne devraient donc pas tomber dans le piège d’une
aventure périlleuse en tête de course, même si, sans possibilité de classement par équipes, chacun sera libre de prendre les risques qu’il souhaite. Mehdi Frère, pour ses débuts à ce niveau, devrait trouver à Belgrade un terrain de jeu sec et roulant comme il les aime. Le tenant du titre ougandais Jacob Kiplimo et son compatriote Joshua Cheptegei, triple champion du monde du 10 000 m, seront les favoris pour la médaille d’or. Enfin, Cécile Jarousseau aura le redoutable honneur de porter tous les espoirs de la France dans la course seniors féminine. La championne de France est une vraie spécialiste de cross, et a « passé un cap, elle est plus rapide que les années précédentes. Ce ne sera pas une course facile, mais elle a du caractère, comme elle l’a prouvé à Bruxelles en faisant une super septième place », appuie Patrice Binelli. Pour l’or, c’est sans doute du côté de la championne sortante, Beatrice Chebet, et sa compatriote kényane
Agnes Ngetich, qui vient de battre le record du monde du 10 km route en 28’46’’, qu’il faudra regarder.
La rédaction Photos : © Justin Britton / FFA
La compétition est à suivre en direct et en intégralité samedi dès 10h50 sur eurovisionsport.com
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