Le champion du monde en titre Benjamin Roubiol et la double championne du monde Blandine L’hirondel ont tenu leur rang en décrochant l’or sur le long ce dimanche à Buis-les-Baronnies, dans le cadre du Trail Drôme, face à une opposition de haut niveau. Sur le court, qui était très ouvert, Killian Allaire et Julie Lelong ont su saisir leur chance. C’est au milieu des oliviers et des arbres fruitiers de la Drôme provençale, à Buis-les-Baronnies, et sous l’œil du Mont Ventoux enneigé, que se déroulaient ce dimanche les championnats de France de trail. Un cadre de rêve qui n’a pas empêché Théo Detienne (Haut Vallespir) de mettre le feu dès le départ jusqu’à la sortie du village, alors que 58 km d’effort attendaient les coureurs sur le trail long. Rapidement, Thomas Cardin (Taillefer Trail Team) et Arnaud Bonin (Coureurs du Monde en Isère) sont revenus
dans sa foulée, alors que Benjamin Roubiol (Annecy Athlétisme) a fait l’effort pour rentrer sur la tête de course dès la première descente. Le champion du monde en titre de la discipline, qui courait après une première couronne nationale, a su être patient en gérant parfaitement son effort, alors que les conditions météo étaient plutôt favorables avec un temps couvert et une quinzaine de degrés. Le Haut-Savoyard de 24 ans a fait la différence après le dernier ravitaillement à Le Poët-en-Percip, à 18 km de l’arrivée, pour l’emporter en 4h44’47’’. Sans jamais s’affoler, malgré un Pierre Defontaine également animateur de la première partie de course et en tête après la première boucle de 20 km, et alors qu’ils étaient encore au moins cinq à pouvoir prétendre à la gagne après le 37e kilomètre, avec un groupe composé de Defontaine, Cardin, Bonin, Détienne et lui. « Je suis fier de ma course, j’espérais
réaliser la meilleure performance possible, en gestion pour donner le dernier coup de rein à la fin, et tout s’est passé comme je le souhaitais, savourait le tout frais champion de France. C’était dur, j’ai souffert sur la fin mais j’ai tenu le coup. Il y avait peu de chances que je gagne, vu la densité du peloton, mais je savais que je pouvais le faire. » Désormais en or aux niveaux national et mondial, Benjamin Roubiol devrait avoir la possibilité de compléter sa collection à l’échelon continental début juin,
puisqu’il devient automatiquement sélectionnable pour les Europe off-road d’Annecy grâce à son titre à Buis-les-Baronnies. Pour les deux autres places sur le podium, Hugo Deck (4h46’38’’), auteur d’une belle remontée lors de la dernière partie de course, est revenu progressivement et a finalement pris l’ascendant sur Thomas Cardin, celui qui a accompagné le plus longtemps Roubiol. Accrocheur jusqu’au bout et troisième en 4h46’50’’, Cardin, médaillé de bronze continental il y a deux ans, était satisfait de sa course, après avoir avait fait le déplacement en ayant déjà la tête à Annecy. « C’était l’objectif principal, normalement,
ça devrait le faire, confiait-il quelques minutes après l’arrivée. J’ai eu un début de saison difficile, avec quelques pépins de santé, donc je ne suis pas arrivé très bien entraîné. Je savais que ça allait être dur et ça l’a été. J’ai serré les dents et j’ai fait du mieux que je pouvais. » Retour gagnant pour L’hirondel Chez les dames, Blandine L'hirondel, de retour à la compétition après une longue période de convalescence en raison d’une fracture de stress du calcanéum à l’automne, a assumé son statut de favorite. La sociétaire de l’Alençon Running Club avait annoncé un départ rapide, elle a tenu parole. Elle s’impose en 5h35’45. Julie Roux (AL Echirolles) n’était pas très loin pendant les cinq premiers kilomètres. Lors du passage à Buis-les-Baronnies après la première boucle, la double championne du monde de trail avait
déjà creusé l’écart, avec plus de deux minutes d’avance sur Julie Roux et plus de quatre sur Adeline Martin. La troisième de l’UTMB 2023 n’a cessé d’augmenter l’écart jusqu’au dénouement. « C’est une grande fierté parce qu’il y a dix semaines, je reprenais tout juste la course à pied. Je savais que ça allait être une grosse bataille avec Julie. C’est un accomplissement, je repars avec le titre et la sélection », appréciait Blandine L'hirondel, très émue en franchissant la ligne d’arrivée. Les sensations Allaire et Lelong sur le court Sur le très ouvert trail court (21 km), Killian Allaire (Esclops d’Azun) a impressionné en remportant son premier titre national en 1h24’46’’, devant Théo Bourgeois (Ejsa Champagnole, 1h25’35’’) et Quentin Meyleu (Clermont Auvergne Athlétisme, 1h25’38’’), qui se sont disputé la deuxième place au sprint. « C’était inespéré, normalement ça arrive dans les rêves, et là, c’est la réalité, c’est juste trop beau, je n’arrive pas y croire. Ce sont des moments qui resteront gravés à vie, s’émouvait le nouveau
champion de France, par ailleurs très bon marathonien (2h19’17’’ l’an dernier), qui a été submergé par l’émotion en coupant la ligne. Je savais que c’était un parcours pour moi, j’ai senti pendant la course que j’étais en forme, j’ai fait une dernière grosse descente, mais je me suis surpris tout le long. Je ne pensais jamais pouvoir gagner, je n’y ai cru que dans le dernier kilomètre », déroulait celui qui a rendu « un grand hommage » à Esteban Olivero, son ami et camarade de club, décédé en décembre dernier
lors d’un tragique accident en montagne. Des mots auxquels s’est associé son frère Maël, 4e au scratch en 1h26’19’’ et sacré dans la catégorie espoirs. Chez les femmes, Julie Lelong (Annecy Athlétisme) a créé la sensation en devenant championne de France pour sa première participation au grand rendez-vous national du trail, alors que la championne du monde Clémentine Geoffray avait déclaré forfait deux jours avant l’événement, ouvrant la voie à de nombreuses prétendantes. En 1h42’08, Julie Lelong a devancé l’ex-marcheuse Emilie Menuet (AC Font Romeu), 2e en 1h43’41’’, et Anaïs Guillot (Sallanches Passy Athletic), 3e en 1h43’45’’. « Je ne m’y attendais pas,
je suis partie vite, Emilie m’a reprise dans la montée, j’ai réussi à la rattraper quand on a basculé dans la descente mais ça n’était pas facile », détaillait la gagnante. Côté espoirs, Heleu Bleunwenn (Es Thaon) a été la plus forte en 1h48’16’’. Emma Bert pour athle.fr Photos : © Cyril Crespeau / FFA
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