Les sprinters tricolores se sont illustrés ce dimanche à Nassau. Le 4x100 m féminin a créé la surprise en décrochant une magnifique médaille d’argent, alors que leurs homologues masculins sont montés sur la troisième marche du podium. Les 4x400 m mixte et féminin se sont classés respectivement 6es et 8es, alors que le 4x400 m masculin, 3e de sa course lors du 2e tour de qualification olympique, devra patienter avant de valider son quota pour Paris. C’est la magie du 4x100 m, et quoi de mieux que les Relais mondiaux pour rappeler que cette épreuve peut aussi sourire aux outsiders et permettre de s’offrir de grands bonheurs. Ce n’est en effet pas faire injure aux Bleues que de dire qu’elles ne faisaient pas partie des favorites, au moment d’aborder leur finale.
Placées au couloir 1, un handicap avec ses virages très serrés, elles n’avaient rien à perdre après avoir décroché leur qualification olympique dès les séries. Et, pleines d’envie et de culot, elles ont tout donné sans se poser des questions, en réalisant des transmissions très propres. La jeune Chloé Galet, 22 ans, qui remplaçait Orlann Olière, alignée en séries, a parfaitement lancé les Tricolores. Gémima Joseph a réalisé une ligne droite opposée digne de son nouveau statut.
Hélène Parisot, avec beaucoup de jus, a réalisé un second virage impressionnant, et Mallory Leconte n’a rien lâché dans la dernière ligne droite.
Deuxième en 42’’75, derrière les Etats-Unis (41’’75) au-dessus du lot et devant la Grande-Bretagne (42’’80), l’équipe de France monte pour la première fois sur le podium dans cette épreuve aux Relais mondiaux. Un résultat qui fait écho à la divine surprise du 4x200 m femmes, victorieux lors de la même compétition en 2019, et qui ouvre de nouvelles perspectives à cette équipe en pleine ascension.
La remontée de Priam
Leurs homologues masculins, premiers de leur série samedi, faisaient partie des candidats au top 3. Ils ont vécu un ascenseur émotionnel puisque, après avoir franchi la ligne d’arrivée en quatrième position, ils ont rebasculé à la 3e place après la disqualification des Italiens, initialement classés 3es derrière des Américains impériaux (37’’40) et les Canadiens (37''89). Meba-Mickael Zézé, Jeff Erius, Pablo Matéo et Aymeric Priam ont eu le mérite de ne rien lâcher, à l’image du dernier nommé qui a gratté deux places dans les cent derniers mètres pour casser sur la ligne en 38’’44, un centième devant les Japonais et Britanniques. Une nouvelle preuve que rien n’est joué jusqu’à l’arrivée d’un relais, et même après.
Avec des équipes remodelées en finale, les 4x400 m mixte (Spillmann, Brossier, Prévot et Maraval) et féminin (Raffai, Veyssière, Iscaye, Sylla) ont terminé 6es en 3’17’’38 et 8es en 3’30’’96. Les deux collectifs avaient assuré l’essentiel la veille, en obtenant leur quota pour Paris 2024 avec la manière. Le 4x400 m masculin devait, lui, passer par le deuxième tour de qualification olympique, après le crève-cœur de leur abandon
en séries pour cause de blessure de Thomas Jordier. David Sombé, Gilles Biron, Ludovic Ouceni et Téo Andant ont tout donné, ce dernier réalisant même le meilleur chrono des derniers relayeurs en 44’’80 lancés. Mais ils ont dû se contenter de la 3e place en 3’02’’44, sur les talons du Brésil (3’01’’86) et de Trinidad-et-Tobago (3’02’’39), alors que seuls les deux premiers prenaient directement la direction de Paris.
Deux quotas encore à attribuer
Les Bleus devront donc patienter en espérant décrocher un des deux derniers quotas, qui seront attribués aux deux meilleures nations au bilan mondial entre le 31 décembre 2022 et le 30 juin 2024, parmi celles ne s’étant pas qualifiées aux Bahamas. Avec leur record de France en 2’58’’45 aux Mondiaux de Budapest l’an dernier, lors de leur médaille d’argent, ils sont en bonne posture et seront durs à déloger. Le parcours jusqu’à un podium olympique n’est jamais un long fleuve tranquille,
à cette équipe soudée de le rappeler.
La rédaction Photos : © Pawel Skraba - Lukasz Szelag / FFA
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