Applicable à tous les licenciés FFA majeurs depuis septembre 2023 et ouvert progressivement à l'ensemble des participants à des courses en France depuis la mi-janvier, le parcours prévention santé (PPS) est déjà devenu incontournable pour les runners.

Le cap symbolique des 200 000 PPS vient d’être dépassé. De quoi se projeter, au vu de sa croissance hebdomadaire exponentielle et de son déploiement total et obligatoire à l’ensemble des manifestations au 1er septembre prochain, sur environ 1,3 million PPS réalisés au bout d’un an, voire près de 2 millions annuels à moyen terme.

Pour rappel, dans le cadre de la loi « Sport » du 2 mars 2022, qui vise à faciliter et à promouvoir l'accès à l'activité physique et sportive du plus grand nombre, le Parcours Prévention Santé, effectué en ligne par le pratiquant et valable pendant trois mois, a remplacé la visite à son praticien lors de laquelle était fourni le traditionnel certificat médical d’absence de contre-indication à la pratique. Fruit d’une démarche interfédérale, portée par la Fédération Française d’Athlétisme, délégataire du Ministre des Sports, avec les instances nationales du triathlon, du cyclisme et de la natation, il résulte notamment de travaux menés avec la Société française de médecine du sport.

Au-delà du choc de simplification dans le processus d’inscription qu’il a engendré, et qui se traduit déjà par les chiffres cités plus haut, le PPS répond à un enjeu de santé public. Il permet de mieux responsabiliser les sportifs qui, en se rendant sur la plateforme web dédiée, pps.athle.fr, sont sensibilisés, grâce à du contenu pédagogique sous la forme de vidéos et textes, aux précautions et recommandations à suivre pour pratiquer la course à pied. Situations dangereuses, invitation à consulter un médecin en cas de risques identifiés, rappel de l'intérêt de se former aux gestes qui sauvent, mise à disposition d'une base documentaire sur la pratique en santé : au cours de son parcours en ligne, le participant est sensibilisé à différentes problématiques de manière très concrète et directe.

« Nous avons essayé de faire en sorte que chaque runner, en suivant ce parcours de manière proactive et personnelle, soit en mesure de se poser les bonnes questions sur sa santé, souligne Antoine Bruneau, médecin des équipes de France à la Fédération Française d’Athlétisme. En cas de signaux d’alerte, avec des symptômes qui peuvent être les prémices d’un accident cardiaque grave comme ceux cités en début de questionnaire, il est bien sûr impératif d’arrêter de s’entraîner et de consulter de façon urgente un professionnel de santé, comme cela est rappelé dans le PPS. »

La plate-forme, qui a été conçue par la société nantaise Dokeop, est facile d’accès et fonctionne très bien, avec du contenu pédagogique et accessible qui capte l’attention. Dans une démarche de construction collective, elle a déjà évolué et s’est enrichie au fil des semaines. « On a beaucoup échangé avec tous les acteurs de l’événementiel running afin de rendre l’expérience utilisateur du PPS encore plus fluide, confirme Adrien Tarenne, responsable développement des pratiques à la FFA. Plusieurs organisateurs de grandes courses du calendrier nous ont par exemple demandé de proposer, en plus de l’anglais, des versions du PPS dans d’autres langues pour leurs engagés non francophones. Celle en espagnol est déjà disponible et ce sera bientôt aussi le cas pour l’italien. »

Le PPS simplifie la démarche d’inscription du runner mais aussi le processus d’enregistrement des inscrits par l’organisateur, dans une démarche gagnant-gagnant appréciable. « La mise en place du parcours prévention santé nous a facilité la tâche en allégeant notre charge de travail, constate Line Arbogast, responsable des inscriptions des Courses de Strasbourg Eurométropole, qui se sont déroulées le 12 mai dernier. Nous n’avons plus besoin de relire et vérifier les certificats médicaux des inscrits. Et puis, grâce à ce dispositif, il y a beaucoup moins de dossards perdus. » Au moment du retrait des précieux sésames la veille de la course, les engagés n’ayant pas encore réalisé le PPS avaient en effet encore la possibilité de s’en acquitter. Un rattrapage de dernière minute qui a dû faire des heureux.