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Championnats de France Avenir: Erius brise la barrière des 10’’
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Championnats de France Avenir: Erius brise la barrière des 10’’

Jeff Erius est devenu le troisième Français le plus rapide de l’histoire sur 100 m, en étant sacré champion de France U23 en 9’’98 sous le cagnard d’Albi. La ligne droite a, comme souvent, été magique à Albi, avec également Gaël Delaumenie (U18) et Ylann Bizasene (U20) dans le top 5 tous temps de leur catégorie.

La Perf'

Le coup d’éclat d’Erius

Il en faut pour tous les goûts et toutes les régions, mais faire du stadium d’Albi l’organisateur à vie des 100 m des championnats de France ne serait sans doute pas pour déplaire aux sprinters. Pendant que tout le monde perdait plusieurs litres d’eau dans les tribunes bleu et jaune de l’enceinte tarnaise, ils se sont éclatés ce vendredi sur une ligne droite opportunément à l’ombre mais tout de même étouffante. A commencer par Jeff Erius, qui a surgi de la masse des athlètes à mi-course de la finale pour se détacher irrésistiblement. Il s’est pris la tête dans les mains en découvrant son chrono, d’abord affiché en 9’’99 avant de descendre d’un centième à 9’’98. Une performance qui a déclenché les applaudissements des spectateurs tout autant estomaqués que lui.

Arrivé dans la cité épiscopale avec un record en 10’’11 établi en finale des France Elite à Angers (2e), il a retranché onze centièmes à son record personnel, aidé par un vent généreux (+1,8). Il est le cinquième Français à briser la barrière mythique des 10’’ et le troisième aux bilans tous temps, derrière Jimmy Vicaut (9’’86) et Christophe Lemaitre (9’’92), mais devant Ronald Pognon et Meba-Mickael Zézé (9’’99). « C’est un honneur pour moi, en plus je le fais aux championnats de France, savourait l’élève de Fabien Lambolez au pôle de Poitiers. Maintenant, je sais que j’ai le niveau pour me hisser parmi les meilleurs. C’est la course qui fait débuter ma carrière. »

Un bonheur tempéré par un « goût amer », celui de ne pas avoir réalisé une telle performance plus tôt dans la saison. « A deux semaines près, je faisais les Jeux (sur 100 m, NDLR) constatait-il ». Pour le relais 4x100 m, qui visera le podium à Paris début août, la grande forme de son plus jeune représentant est tout de même une excellente nouvelle. « Je vais pouvoir préparer sereinement les J.O. avec mes coéquipiers », promettait-il, avant de filer vers le podium.

Le Temps Fort

Albi, c’est le cent

Si le 100 m masculin hexagonal n’aura aucun représentant en lice lors des Jeux, il peut envisager l’avenir avec optimisme. Car en plus de la performance majuscule de Jeff Erius, deux autres sprinters ont marqué les esprits à Albi, en intégrant le top 5 tous temps de leur catégorie. Chez les U18, Gaël Delaumenie a mis une claque insensée de 34 centièmes à son record personnel, avec une victoire en 10’’42 (+1,8). Un chrono qui, même si comparaison n’est pas raison, est inférieur de quatre centièmes à celui du champion d’Europe U18, l’Allemand Jakob Kemminer ce même jour à Banska Bystrica (Slovaquie), dans des conditions bien sûr complètement différentes. Le réservé sociétaire du RC de Lens Athlétisme, troisième meilleur performeur français U18 de l’histoire derrière… Jeff Erius (10’’27) et Sasha Zhoya (10’’41), a pourtant accueilli son exploit avec placidité. « Les conditions étaient bonnes, j’étais en forme, tout était réuni, résumait-il. Mon objectif était de terminer premier et de battre le record de la ligue des Hauts de-France. Il est atteint. » Le lycéen en première générale de la section sportive de Liévin relevait tout de même de gros pros progrès dans sa mise en action.

Plus disert, Ylann Bizasene affichait un large sourire après son titre chez les U20 en 10’’29 (+1,5). Pour sa première année dans la catégorie, le Guadeloupéen du Stade Lamentin a dû composer avec la résistance du Réunionnais Samuel Libelle (CS Saint-Denis Athlétisme), 2e en 10’’41. Il a fait la différence dans la dernière partie de course, en restant parfaitement placé. « Honnêtement, je m’attendais à tout sauf à courir en ‘’10’’20’’. C’est incroyable ! Quand j’ai vu les 10’’29 à l’arrivée, je n’ai pas compris. J’espérais plutôt sous cette barrière en juniors 2. » Désormais en avance sur ses temps de passage, le cinquième junior français le plus rapide de l’histoire, à égalité avec Bruno Marie-Rose, prend date sur la route des Mondiaux U20 de Lima (Pérou), qui se dérouleront la dernière semaine d’août.

Sur la même distance mais chez les femmes, la performance la plus notable est venue de Romane Colletin, qui a créé une petite surprise en finale en l’emportant en 11’’56 (+0,4), soit un record personnel amélioré de huit centièmes. Il fallait bien ça pour être sacré au terme d’une course très dense, avec l’argent pour Shana Lambourde (Val d’Europe Montevrain Athlétisme) en 11’’70 et le bronze pour Nina Thevenin (Doubs Sud Athlétisme) en 11’’72. La dernière nommée avait d’ailleurs frappé fort en séries, en s’emparant de la meilleure performance française juniors en 11’’50 (+1,1), largement sous les standards FFA pour les Lima (11’’55).

Le Chiffre

3

Les spécialistes des épreuves combinées ont brillé lors de cette première journée de compétition, en s’adjugeant trois titres. Médaillée d’argent dimanche dernier à Talence lors des premiers championnats de France du décathlon, Emma Brentel, qui reste d’abord une perchiste de talent, avait les jambes lourdes cinq jours après ses dix travaux. Cela ne l’a pas empêchée de l’emporter chez les U23 avec 4,20 m, en devançant aux essais Elise Russis (Stade Sottevillais 76). « Physiquement, ça a été un peu dur, reconnaissait la sociétaire du Racing Club Nantais. Je savais que j’étais fatiguée, mais j’ai essayé de ne pas trop me fier à mes sensations. Le déca m’a aidée à me libérer, j’ai un peu posé le cerveau. Et quand j’y arrive, je saute mieux. »

Champion de France Elite du décathlon à Oyonnax, l’espoir Téo Bastien s’est fait plaisir à la longueur avec une fin de concours à suspense, dont il n’a pas l’habitude. Il est allé chercher l’or au sixième et dernier essai, en retombant à 7,62 m (+0,5 m), soit trois centimètres de mieux que Frédéric Dufag (EA Cergy-Pontoise). « En France, je suis un peu tout seul dans cette discipline côté combinées, donc je me bats contre moi-même et je n’ai pas forcément ce type d’enjeu », constatait le combinard du RC Arras, qui est loin d’en avoir fini avec sa saison puisqu’il disputera le Décastar les 14 et 15 septembre prochains.

Scénario identique chez les féminines, avec cette fois Ysée Le Philippe (Entente Sud Lyonnais) en poil à gratter des sauteuses. La championne de France U23 il y a deux semaines a bondi de sa boite au dernier essai en s’envolant à 6,41 m (+0,1), son record, pour devancer de six centimètres Rogilia Bissemo (EFS Reims), qui occupait la tête du concours depuis sa quatrième tentative.

Et Aussi

Le Baron et Errbibih assument leur statut

Grands favoris du 3000 m steeple, le U23 Luc Le Baron et le U20 Hicham Errbibih ont tenu leur rang avec des stratégies radicalement opposées. Le premier nommé a assumé le rythme en tête de course dès le coup de feu du starter. Logiquement émoussé par une longue saison, lors de laquelle il a franchi un énorme palier avec un chrono de référence abaissé à 8’15’’29 le 7 juillet lors du meeting de Paris, il a notamment emmené dans sa foulée Pierre Boudy (A3 Tours), qui s’est longtemps accroché. Au final, le sociétaire du Boulogne-sur-Mer AC l’a emporté en 8’34’’62, tout près du record des championnats de Quentin Jarmuszewicz (8’33’’14). Son dauphin s’est offert un nouveau ‘’PB’’ en 8’35’’51. Dans la catégorie inférieure, Hicham Errbibih (AS Pierrefitte), longtemps caché dans le peloton, a attendu les deux derniers tours pour faire la différence. Après avoir dû lever le pied à l’entraînement depuis deux semaines, « à cause d’une inflammation au niveau des tendons fibulaires », le tout frais recordman de France U20 (8’35’’88) s’est rassuré sur son état de forme avec une victoire en 9’02’’93. Il lui reste un peu plus d’un mois pour revenir au top dans l’optique des Mondiaux U20.

A retenir également : la meilleure performance de l’année à la hauteur U23 égalée par Paul Metayer (Limoges Athlé) avec 2,15 m. Le sauteur du Limoges Athlé est monté sur la plus haute marche du podium après avoir été départagé aux essais avec Martin Lefevre. Au poids, c’est Soane Meissonnier (Entente Ouest Athlé 13) qui a été sacré, grâce à un ultime jet à 16,52 m pour dépasser sur le fil Léonard Ardisson (UA Versailles), 2e avec 16,12 m. Le Néo-Calédonien est une figure du sport adapté français, où il évolue dans la catégorie F20 (déficience intellectuelle) avec plusieurs podiums mondiaux à son actif.

La rédaction
Photos : © M. Delobel  - G. Hamon / Capture My Sport

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Jeff Erius
Age / Sél.20 ans / 6 A
ClubLille metropole athletisme*
Spécialité60 m - 100 m - 4 x 100 m
RB
Admin Athle.fr
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