Rénelle Lamote, en retrait lors de ses premières courses de la saison, a réalisé un superbe coup d’éclat samedi, dans la capitale anglaise. Elle s’est classée cinquième d’un 800 m d’une densité exceptionnelle en 1’57’’06, son record personnel. A Schifflange (Luxembourg), Cyréna Samba-Mayela a remporté le 100 m haies.

Les larmes ont de nouveau coulé, mais de joie, cette fois. Retardée dans sa préparation par une inflammation au tendon d’Achille, Rénelle Lamote n’avait pu reprendre la compétition que mi-juin, avec des performances éloignées de ses standards habituels. Trois sorties pour un meilleur chrono en 2’00’’76, lors de son meeting de rentrée à Turku, et une quatrième place aux championnats de France Elite à Angers. Si la demi-fondeuse du Montpellier A2M avait préservé l’essentiel, en obtenant sa qualification pour les Jeux olympiques, elle visait bien plus haut.

Le meeting de Londres, samedi, est venu rappeler que l’attachante élève de Bruno Gajer est toujours, à 30 ans, une battante capable de réaliser des performances de standing mondial. Dans un double tour de piste d’un niveau exceptionnel, avec la victoire à domicile de la Britannique Keely Hodgkinson en 1’54’’61 (désormais septième meilleure performeuse mondiale de tous les temps) devant ses compatriotes Jemma Reekie (1’55’’61) et Georgia Bell (1’56’’28), et avec huit athlètes sous les 1’58’’, la double vice-championne d’Europe en plein air a couru avec beaucoup d’à-propos.

En queue de peloton à la mi-course, malgré un temps de passage costaud en 57’’6, et encore huitième à l’entrée de la dernière ligne droite, elle a fini très fort. Avec un ultime 100 m bouclé en 14’’5, elle est allée chercher la cinquième place en 1’57’’06. Son chrono de référence en 1’57’’84, qui remontait à 2022, a volé en éclats. Et le record de France de Patricia Djaté, 1’56’’53 en 1995, se rapproche. Désormais sixième meilleure performeuse mondiale de l’année, Rénelle Lamote fait le plein de confiance au meilleur moment et abordera les J.O. plus que jamais avec l’ambition d’accéder à sa première finale olympique.

Le 4x100 m féminin tricolore enchaîne

Les 4x100 m tricolores étaient venus, eux aussi, se tester une dernière fois avant Paris. Sans Gémima Joseph, qui a ressenti une gêne à l’échauffement, les Bleues, vice-championnes d’Europe au mois de juin, ont à nouveau impressionné. Si les Britanniques, vainqueures en 41’’55, étaient au-dessus du lot, Orlann Olière, Sarah Richard Mingas, Hélène Parisot et Chloé Galet ont pris une excellente deuxième place en 42’’10, améliorant de cinq centièmes leur performance romaine. Leurs homologues masculins (Ryan Zeze, Harold Achi-Yao, Pablo Mateo et Meba-Mickael Zeze) se sont, eux, classés sixièmes en 38’’56 d’une course dominée par les Japonais en 38’’07. Enfin, Wilfried Happio, toujours très régulier, a fini cinquième en 48’’26 du 400 m haies, la victoire revenant au Brésilien Alison dos Santos en 47’’18 dans une course où quatre athlètes sont descendus sous les 48’’.

Cyréna Samba-Mayela, qui avait fait son retour à la compétition mardi dernier à Lucerne en Suisse (12’’66 en séries, 12’’85 en finale) après s’être remise du Covid contracté fin juin juste avant les France Elite, a enchaîné dimanche avec le meeting de Schifflange (Luxembourg). Et a renoué avec la victoire en s’imposant en 12’’72 (+0,3), six centièmes devant l’Irlandaise Sarah Lavin.

La veille à Ninove (Belgique), le 800 m français, sur la lancée de son fol été, avait vu Thomas Marques de Andrade (Stade Bordelais) s’imposer en 1’45’’49, soit un record personnel abaissé de 21 centièmes, alors que Corentin Magnou (US Talence) était devenu le douzième Français (!) à descendre sous les 1’46’’ en 2024, en prenant la deuxième place en 1’45’’70, record personnel explosé de près d’une seconde (ancien record : 1’46’’54). Deux athlètes entraînés par Bernard Mossant, comme Gabriel Tual.

La rédaction