Gabriel Tual a pris une belle troisième sur le 800 m du meeting Athletissima jeudi soir, en signant un très bon chrono de 1’42’’30 dans une course où le Kenyan Emmanuel Wanyonyi a frôlé le record du monde. Les autres Français ont paru émoussés quelques jours seulement après la fin des Jeux olympiques. Les lendemains de fête, les héros de la nuit sont souvent usés. Le meeting Athletissima de Lausanne a confirmé ce constat, à l’exception notable des spécialistes masculins du 800 m. Emmanuel Wanyonyi, sacré au Stade de France, s’est attaqué avec aplomb et autorité au record du monde de son illustre compatriote David Rudisha. Malgré une dernière ligne droite de toute beauté, le jeune Kenyan a échoué pour seulement deux dixièmes, coupant la ligne en 1’41’’11, loin devant Marco Arop, qu’il a dépassé juste avant
le dernier virage. Gabriel Tual, prudemment placé en quatrième position pendant la course, a « fait avec ce qu’il restait » dans son réservoir, alors que « la saison commence à être longue, et le pic de forme » dans le rétroviseur. « Il y a de la fatigue, bien sûr, mais le chrono est encore pas mal, et je pense avoir fait une bonne course sur le plan tactique », soufflait-il à sa sortie de piste. Sa troisième place en 1’42’’30, un chrono qui aurait été synonyme de record de France il y a encore six semaines, confirme que le
coureur de l’US Talence a encore de beaux restes dans les socquettes. Il tentera d’en tirer profit une nouvelle fois dimanche lors de la prochaine Diamond League, à Chorzow. Un bien beau challenge puisque « le record du monde tombera là-bas », prophétisait-il, en expert. Son homologue féminine Rénelle Lamote a pris un bon départ lors de son 800 m, mais s’est ensuite fait tasser dans un embouteillage après 200 m d’effort. Condamnée à courir depuis l’arrière, la Montpelliéraine a produit une dernière ligne droite efficace qui lui a permis de reprendre quelques places. Cinquième en 1’59’’13, « Réré » était toutefois trop courte pour inquiéter la Kényane Mary Moraa, victorieuse en 1’57’’91. Engagé sur un 1500 m servant de revanche entre Jakob Ingebrigtsen et Cole Hocker, vainqueur
surprise il y a dix jours, Azeddine Habz a évolué en deuxième rideau. Le demi-fondeur du Val d’Europe Montévrain Athlétisme a rallié l’arrivée en septième position et en 3’31’’89, après avoir croqué quelques coureurs dont l’ambition était trop grande pour leur forme du moment. Il pointe toujours à la quatrième place du classement provisoire de la Diamond League, à distance respectable du Norvégien Ingebrigtsen, intouchable en 3’27’’83. Les hurdlers avaient les jambes lourdes Sur les haies, Cyréna Samba-Mayela a, comme elle l’avait anticipé lors de la conférence de presse la veille, connu le contre-coup classique de ceux qui ont atteint un sommet majeur il y a peu et n’ont « plus vraiment d’objectif clair en tête ». Dans la bonne vague pendant quarante mètres, la Lilloise a ensuite connu un coup d’arrêt et n’a pas pu se mêler à la lutte pour la victoire, qui s’est offerte à sa camarade d’entraînement Jasmine Camacho-Quinn, en 12’’35. Septième, Cyréna Samba-Mayela a dû se contenter
d’un chrono en 12’’69 au moment de mettre le cap sur la Pologne. Sasha Zhoya (Clermont Auvergne Athlétisme) a également terminé septième sur la ligne droite avec obstacles dans sa version masculine. Exilé au couloir 8 et pénalisé par une grosse touche sur la première haie, il n’a jamais pu jouer avec les autres, et a achevé son épreuve en 13’’37. La course a vu la victoire surprise de Rasheed Broadbell, en 13’’10, quatre centièmes devant un Grant Holloway qui s’est égaré après le huitième obstacle. En difficulté à 1,88 m, Nawal Meniker (CA Montreuil 93) a tout de même réussi à franchir cette barre à sa troisième tentative. Il lui a manqué de l’énergie pour dompter la hauteur suivante, placée à 1,92 m, et c’est à la neuvième place qu’elle a conclu sa soirée hélvétique. La veille, Thibaut Collet (EA Grenoble 38) et Renaud Lavillenie (Envol) avaient tous les deux réalisé 5,72 m dans le concours de perche, délocalisé sur le bord du lac Léman. Le plus jeune des deux ayant réussi cela dès son premier essai,
il a terminé septième, un rang devant son aîné, qui a dû s’y reprendre à trois fois. Dans le même temps, Mondo Duplantis s’est envolé à 6,15 m.
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