Clément Ducos : « Le record de France devient évidemment un objectif » | ||||
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De 49’’03 en avril à 47’’42 ce dimanche au meeting Diamond League de Chorzow, en passant par sa quatrième place aux Jeux olympiques début août, Clément Ducos a été l’un des hommes en vue sur 400 m haies cette saison. A 23 ans, l’élève de Camille Béchet (au Bordeaux EC) et de Duane Ross (à l’université du Tennessee) revient sur cette saison 2024 tonitruante. Pour votre retour à la compétition ce dimanche à Chorzow, vous avez abaissé votre record personnel à 47’’42... C’était le premier d’une série de meetings que j’abordais avec ambition, avec ensuite Zurich et un troisième encore à déterminer. Je savais que ce serait l’occasion d’y recroiser Warholm, dos Santos et peut-être Rai Benjamin. J’avais hâte de recourir contre eux et de battre mon record personnel. Il y avait un peu de fatigue à la suite des Jeux mais je n’étais pas inquiet, je sentais que je l’avais dans les jambes. Cette première compétition s’est très bien passée, j’étais en forme et confiant après avoir effectué quelques réglages. Quel a été votre programme après les Jeux ? Dès la fin, Duane m’a fait rentrer fissa aux USA pour retravailler des petites choses qui ne lui avaient pas trop plu en demies et en finale. Je passe plutôt très bien les haies, mais il a vu des choses à corriger en termes de technique au-dessus des haies, au niveau de la jambe de retour, pour laquelle l’intention n’est pas encore parfaitement intégrée. C’était très bien par exemple sur mon record personnel en séries, moins bien les courses suivantes. On a bien peaufiné cet aspect et cela me donne encore de très bons espoirs pour la prochaine course, à Zurich, d’autant plus que tout le monde sera encore au rendez-vous. Au vu des 47’’42 réalisés dimanche et de la manière dont j’ai terminé ma course, le record de France devient évidemment un objectif (47’’37, par Stéphane Diagana en 1995). Revenons sur votre aventure olympique… Vous attendiez-vous à évoluer à un tel niveau de performances ? Oui et non. Oui, parce que j’avais déjà réussi ce type de chrono. Ce n’était ni une surprise, ni un exploit à mes yeux. Je sais que j’ai causé une certaine surprise en France, mais ce temps de 47’’69, qui a attiré l’attention sur moi aux J.O., je l’avais déjà réalisé au printemps aux États-Unis, même si c’était lors d’une course où j’avais ensuite été disqualifié en raison d’une jambe de retour trop basse sur la sixième haie. Mais je savais que j’avais ce chrono dans les jambes. Par contre, je m’étais blessé à l’ischio-jambier en juin lors de la finale du championnat universitaire et c’était mon défi d’être capable de recourir à ce niveau-là en août et de montrer que j’étais en forme. Un peu plus de quinze jours après l’évènement, quelles images en gardez-vous à froid ? J’ai profité à fond dès que je mettais les pieds sur la piste. Je n’ai pas les mots pour dépeindre ce que j’ai ressenti durant mes courses au Stade de France. Tous ces gens qui t’encouragent, le bruit que ça fait quand ils se mettent à crier à l’annonce de ton nom ou pour te porter dans la dernière ligne droite… C’était magique ! Parlez-nous de vos courses : comment les avez-vous vécues ? En séries, première course, j’entre dans le stade et le public hurle (il souffle). Pff, la force que ça t’envoie… On vient toujours pour donner le meilleur de soi-même, mais là j’étais d’autant plus résolu à me donner à fond. J’étais couloir neuf donc je ne voyais personne, je devais faire ma course à l’aveugle. Mais les sensations étaient bonnes et je me rendais bien compte que les haies passaient et personne ne me rattrapait ! Par contre, le bourdonnement des tribunes était toujours aussi fort et m’indiquait que j’étais bien par rapport aux autres concurrents. Et le chrono suit à l’arrivée… C’était une course géniale. La demie, je suis content de la place puisque je devance Alison dos Santos et je me qualifie directement en grand Q pour la finale, mais j’étais déjà moins satisfait du chrono (47’’85, ndlr). Que ressent-on quand on court en laissant dos Santos derrière soi et en étant au coude-à-coude avec Karsten Warholm ? Ils incarnent une période faste du 400 m haies... Un peu trop, même (il rit) ! J’ai grandi en regardant ces mecs et en rêvant un jour d’être comme eux, de me tirer la bourre avec eux. Donc être dans la même foulée qu’eux me rend très fier, oui. Et en même temps, je me dis que ça commence à bien faire : ils ont trop gagné depuis six, sept ans et il est temps de venir leur mettre la pression ! Et votre ressenti sur la finale, alors ? C’est encore mélangé. J’ai donné mon maximum du moment. J’ai vraiment pensé à la médaille mais il m’en manquait encore un petit peu (47’’76, là où le podium s’est joué à 47’’26, ndlr). Je ne me rends pas encore trop compte de ce que représente déjà une quatrième place aux Jeux olympiques. Je pense que ça viendra plus au moment de prendre du recul sur la saison, d’en faire le bilan. Là, je me sentirai pleinement content et fier de ce que j’ai accompli à Paris. Quant à la médaille olympique, je suis encore tout jeune, ça sera pour dans quatre ans ! Cette belle semaine olympique vous a-t-elle ouvert de nouvelles perspectives, faisant naître ou confortant des ambitions ? Clairement, parce que ces J.O. m’ont montré une chose qu’on ne peut déterminer qu’après l’avoir vécue : je suis capable de courir sans pression, ou sous la pression, dans un stade immense qui scande votre nom. Cela ne m’a pas fait peur ou inhibé… et ça ne m’a pas non plus sorti de mes courses, parce qu’il peut y avoir aussi ce risque de vouloir trop en faire, de trop bien faire. Là, je suis resté pleinement concentré sur moi et mes courses. Où situez-vous les axes de travail pour abaisser encore votre record personnel et vous mêler à la lutte des trois de devant ? Cela passe aussi par beaucoup d’entraînement sur le 400 m plat. C’est un axe réel d’amélioration parce que je suis rapide mais pas autant que les gars qui me précèdent encore sur les haies. Eux sont plutôt dans la tranche des 45 secondes, voire des 44 pour Benjamin, là où moi je suis au-dessus des 46’’. Il faut que j’arrive dans un premier temps à descendre vers 45’’50. Propos recueillis par Guillaume Willecoq pour athle.fr |
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