La Fédération Française d’Athlétisme a eu la tristesse d’apprendre le décès de Fernand Pelletier, qui nous quittés à l’âge de 79 ans.

Fernand Pelletier, ce sont près de 60 ans consacrés à l'athlétisme, dont près de 40 au sein de son dernier club, Vineuil Sports. Son histoire avec le sport débute par la gymnastique, mais il se passionne rapidement pour l'athlétisme. D’abord athlète, il se tourne très tôt vers l’entraînement. À partir de ce moment, Fernand partagera sa vie entre son travail dans l'industrie, sa famille, et sa passion : l’athlétisme.

Son engagement débute au FC Sochaux Montbéliard, aux côtés de Gaston Prétot, où il se lie d’amitié avec un certain Dominique Chauvelot. Il rejoint ensuite l’AAJ Blois comme entraîneur, avec une proposition d'emploi dans sa branche professionnelle. Il accompagne alors Bruno Cherrier, demi-finaliste sur 200 m aux Jeux olympiques de Munich en 1972 à seulement 19 ans, qui a couru en 20’’62, un chrono toujours synonyme de record de France juniors. Fernand impose alors respect et reconnaissance pour son travail, particulièrement auprès des athlètes féminines, et sur des épreuves telles que le 400 m, le 800 m et les relais. Des coureuses de talent comme Sylvie Revaux, Sylvia Deniau, Odile Tissier, Nathalie Caccello, Viviane Couedriau, et Sylvie Deniot ont bénéficié de son expertise.

Il encadre également plusieurs stages nationaux aux côtés de Christian Nicolau et se rapproche d'Hervé Stéphan, tant pour ses compétences médicales que pour ses qualités d'entraîneur.

En 1986, il accepte le poste de directeur technique de l’A3 Tours, fusion récente des clubs de Tours, où il donne sa chance à une nouvelle génération d’entraîneurs tels que Joseph Pineau, Philippe Leynier, Christophe Limet, Philippe Chaput...

Il y a plus de 35 ans, il revient dans le Loir-et-Cher, plus précisément au Vineuil Sports, près de chez lui. Durant toutes ces années, il entraîne quotidiennement et fait rayonner le nom de son club à travers des athlètes de haut niveau comme Laureen Tacite-Boury, Natacha Nail, et sa petite-fille marcheuse Sarah Ali. Il entraîne dans toutes les disciplines, du 100 m au marathon, ainsi que dans des concours comme la hauteur et le marteau, et même dans les épreuves combinées.

Mais il ne s’arrête pas là : il participe à la création de la piste en synthétique de Vineuil, qui accueillera de nombreuses compétitions régionales, interrégionales, et nationales, comme les championnats de France FFSU. Fernand y sera speaker, directeur de réunion, entraîneur…

Toujours désireux de faire progresser l’athlétisme, il prend des responsabilités, devenant président du comité d’athlétisme du Loir-et-Cher, puis président de la Ligue du Centre d’Athlétisme de 2000 à 2004. Ces dernières années, il était encore très actif au sein du CD 41, notamment comme président de la commission sportive d'organisation, responsable technique du CEDA (Centre d’Entraînement Départemental d’Athlétisme), et responsable de la commission d'homologation des records.

Fernand Pelletier, c’était un homme engagé, un passionné d'athlétisme, et un homme d’une grande culture générale. Il a suscité des passions, nourri des ambitions, et transformé des parcours. Il a sans doute dérangé mais c’était pour faire avancer, pas pour écarter. Exigeant avec lui-même, il l’était aussi avec les autres, demandant toujours le meilleur de chacun. Il savait s'adapter : en costume pour les représentations officielles, en short ou en doudoune sur les terrains, ou encore en chemisette pour déguster son vin préféré, le Bourgogne.

Fernand Pelletier appréciait aussi les joutes verbales avec ses valeureux adversaires et néanmoins amis, notamment avec Daniel Aubry, avec qui il partageait des débats animés pour finalement livrer une version augmentée d’eux-mêmes et évidement de l’athlétisme.

Les vacances en stage avec lui, les week-ends de compétition à ses côtés et des soirées entières en réunions, son franc-parler et ses encouragements resteront gravés dans la mémoire de tous ceux qui l'ont connu.

Le 4 octobre dernier, lors de ses obsèques, les messages délivrés et la grande affluence de ceux venus lui rendre hommage témoignaient de l'impact qu'il a eu sur tant de personnes.

Pour conclure, nous reprendrons ses mots : « J’ai fait le job ». Oui, Fernand, Fefé, Papi, Monsieur Pelletier, tu as largement fait ta part et transmis ton savoir avec passion et entrain.