Trois listes se présentent pour l’élection du Comité directeur de la Fédération Française d’Athlétisme, qui aura lieu du 9 au 14 décembre. Athlétisme Magazine a transmis trois questions à chacun des trois candidats déclarés à la présidence de la FFA.

Résumez votre parcours en quelques mots et ce qui vous a poussé à vous présenter à cette élection.

Bertrand Hozé : Mon parcours a débuté à l’AS Guénange, petit club de la vallée de la Moselle, où j’ai été successivement athlète, entraîneur (deux qualifiés aux J.O.) et dirigeant. J’ai eu la chance d’encadrer durant huit ans en équipe de France (haies hautes, longueur, triple saut, hauteur), puis d’être adjoint du DTN (2005-2009), diriger la Ligue Nationale d’Athlétisme (2007-2009), avant de prendre la présidence du club de Metz (A2M) de 2009 à 2017. Je suis actuellement dirigeant à l’AS Guénange. La loi sur la démocratisation du sport (2022) qui permet - enfin - aux clubs de voter lors des élections du Comité Directeur, associée à mon désir de réformer la gouvernance actuelle de la Fédération, sont à l’origine de ma candidature.

Jean Gracia : Ancien sprinter ayant égalé le record de France du 50 m indoor, j’ai ensuite dirigé l’Athletic Club de Cannes, avant de prendre des responsabilités au sein de la FFA notamment en tant que Directeur général. J’ai ensuite été élu vice-président de European Athletics, puis appelé par Sebastian Coe au poste de Secrétaire général de World Athletics pour restaurer la gouvernance et la transparence de la Fédération internationale en pleine crise du dopage en Russie. Actuellement vice-président de la FFA, élu en 2020 pour mon premier mandat, j’agis pour transformer notre sport.

Philippe Lamblin : J’ai toujours évolué dans plusieurs univers : le sport, l’entreprise et le secteur social. Animé par l’intérêt général, j’aime initier des projets, relever des défis en équipe. Comme l’opération « Du stade vers l’emploi », utile avant tout, mais qui m’a aussi permis de tisser de solides liens avec plusieurs ministères (Travail, Santé, Sports…), et de nombreux territoires. Je me suis passionné et me suis engagé, jeune, pour l’Athlétisme. Licencié depuis 50 ans, actuellement au club de Planète running, président de la Ligue des Hauts-de-France, ex-président de la FFA et ex-membre de l’AEA ; je me présente aujourd’hui à la présidence de la Fédération.  Je souhaite mettre mon expérience, avec notre équipe, au service de l’athlé !

Quelles sont les grandes lignes de votre projet ?

Philippe Lamblin : Peut-être avons-nous une vision trop descendante et pas assez partagée avec nos membres, les Ligues, les Comités, et surtout les clubs. Nous pouvons agir collectivement et localement en même temps, en nous adaptant encore plus aux territoires, à nos enjeux communs, au service de l’athlétisme. Cette élection, avec le vote des clubs pour la première fois, est une occasion unique pour une nouvelle gouvernance, avec les élus, les salariés et les cadres d’État, et de coconstruire une Fédération encore plus au service de ses membres.

Bertrand Hozé : Comme le dit clairement l’intitulé de notre collectif - Les clubs sont l’avenir de l’athlé -, notre projet vise à mettre les clubs au cœur de la politique fédérale. Ecouter les clubs, les impliquer dans les sujets qui les concernent (licences, trail / running, haut niveau, sport santé, etc.), mais aussi les accompagner dans leurs projets seront la base de notre politique afin de dynamiser le développement de l’athlétisme de club, dans les territoires, auprès de tous les publics. Pour cela, nous souhaitons orienter davantage de ressources humaines et financières vers les clubs et les Comités Départementaux, avec notamment des agents de développement territoriaux, et plus de missions locales pour les cadres techniques.

Jean Gracia : Convaincus que des changements profonds sont indispensables, notre posture de vice-présidents, à Emmanuelle Jaeger et moi-même, ne nous a pas permis d’avoir une influence suffisante pour incarner la transformation ambitieuse nécessaire à l’autonomie des clubs, pour que chaque dirigeant ait les moyens d’agir efficacement. C’est l’ambition de notre duo alliant expérience et innovation, soutenu par une équipe représentative des territoires, capable de relever les défis économiques, sportifs et sociétaux actuels.

Quelle mesure phare souhaitez-vous mettre en place si vous êtes élu ?

Jean Gracia : Plus qu’une action phare, c’est un engagement que nous prenons : donner les clés aux dirigeants pour qu’ils soient pleinement acteurs de leur projet club. La priorité sera la simplification administrative et règlementaire pour libérer les dirigeants de tâches chronophages, avec la digitalisation des process pour parvenir à « un clic, une prise de licence ». Ensuite simplifier la formation avec un premier niveau accessible via le club pour accroître le vivier de candidats formés et prêts à agir sur le terrain. Ce travail de fond permettra d’innover, de gagner en influence sur les territoires et de développer de nouveaux partenariats stratégiques synonymes de ressources financières complémentaires. Nous avons une vision ambitieuse pour une fédération moderne, inclusive, où chaque club, chaque pratiquant se sent fier de faire partie de la Famille Athlé. Ensemble, nous donnerons à notre sport les moyens de s’épanouir et de rayonner.

Philippe Lamblin : Pour être tout à fait cohérent avec l’esprit de la loi 2022 visant à démocratiser le sport en France, nous souhaitons faire évoluer les statuts de la Fédération pour y inscrire le vote plus régulier des clubs, et partager ainsi les décisions importantes, afin d’incarner « une vraie Fédération de Clubs ». Voter une fois tous les quatre ans pour élire un président national, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Les clubs doivent être beaucoup plus impliqués et concernés par la démocratie fédérale.

Bertrand Hozé : Associer les entraîneurs formateurs des athlètes prometteurs dans le parcours d’accès au haut niveau de ces jeunes athlètes. Par exemple, la double licence sera un moyen de protéger les clubs formateurs sans freiner le développement d’un athlétisme professionnel. La reconnaissance des formateurs au sein de nos clubs encouragera la motivation de tous les entraîneurs.

Cet article a été publié dans le numéro d’automne d’Athlétisme Magazine, que vous pouvez retrouver en cliquant ici