Romain Barras, directeur de la haute performance à la direction technique nationale, présente les modalités de sélection pour les Mondiaux de Tokyo (13 au 21 septembre), qui ont été dévoilées de vendredi.

Un niveau d’exigence plus élevé

Nous augmentons notre niveau d’exigence car, aujourd’hui, on se rend compte que notre équipe de France sur piste évolue à un excellent niveau à l’échelle européenne, comme on l’a vu l’an dernier à Rome avec nos seize médailles, mais que cela ne se traduit pas encore dans un contexte mondial, où l’on retrouve plutôt une grosse densité d’athlètes entre la 10e et la 24e place. On a besoin de transformer cela. La haute performance, c’est terminer dans le top 8, se rapprocher d’un podium, aller chercher une médaille. On a besoin d’amener nos athlètes vers cela. On doit recentrer nos moyens et notre énergie - l’optimisation de la performance, le médical, l’attention que l’on porte à nos athlètes lors de ces championnats - vers ces sélectionnés évoluant dans la haute performance. Enfin, une équipe de France avec des athlètes qui passent des tours et se qualifient en finale, c’est l’opportunité d’un cercle vertueux et d’une spirale positive pour tout le collectif, comme nous l’avons vécu à Rome.

Des minima fondés sur le top 12 mondial

Notre volonté est de sélectionner des athlètes ayant une réelle possibilité de terminer parmi les 16 premiers de leur épreuve. Une ambition qui doit être partagée par toutes et tous : athlètes, encadrement, dirigeants… Pour cela, nous avons fait le choix d’établir des minima fondés sur le top 12 mondial à 3 par pays entre 2021 et 2024. Ces minima sont à réaliser entre le 1er avril et le 24 août 2025 pour toutes les spécialités individuelles (hors 10 000 m, marathon, marche et épreuves combinées). Nous avons présenté cette stratégie de minima aux athlètes et à leurs coaches fin novembre lors d’un temps de dialogue en webinaire, tout leur apportant des informations sur notre suivi, les stages, l’évolution des aides etc…

La possibilité d’un complément de sélection

Nous ne nous interdisons pas, dans le cadre d’un complément de sélection, d’aller éventuellement rechercher des athlètes figurant dans le top 16 mondial de l’année. Notre souhait est de permettre au comité de sélection de sélectionner des athlètes pour lesquels est identifié un potentiel immédiat, par la régularité de leurs performances, ou un potentiel à moyen / long terme, pour de jeunes athlètes qui pourront acquérir de l’expérience dans l’optique des Jeux de Los Angeles. Par ailleurs, dans le cadre de notre stratégie relais, liée à nos récents résultats avec par exemple tous nos relais en finale à Paris, nous avons pu identifier avec leurs responsables que la dynamique de nos 4x100 m et 4x400 m passe aussi par le fait d’avoir des athlètes engagés en individuel. En conséquence, les relayeurs qui auront effectué les minima World Athletics dans leur épreuve (100 m, 200 m, 400 m, 400 m haies) pourront être engagés.

Le maintien des athlètes prioritaires

Nous reconduisons le principe d’athlètes sélectionnables prioritaires, qui seront de trois types (par ordre de priorité) :

• les athlètes bénéficiant d’une invitation privilégiée de World Athletics, nominative et venant s’ajouter au quota de trois athlètes au maximum par nation.
• les athlètes finalistes à Paris 2024, qui nous ont prouvé par leurs résultats qu’ils étaient capables de figurer parmi les tout meilleurs mondiaux.
• les deux premiers athlètes lors des championnats de France Elite (ou uniquement le champion de France s’il y a déjà un athlète prioritaire en tant que top 8 aux J.O.), s’ils sont qualifiables selon World Athletics et ont réalisé les minima FFA.

Sur ce dernier point, nous avons souhaité faire évoluer nos modalités par rapport à l’année dernière, lors de laquelle les trois premiers athlètes aux France Elite bénéficiaient du statut d’athlètes prioritaires. Ce critère, il est vrai, apportait de la clarté et de la dramaturgie. Mais il n’y a pas de solution idéale et nous avons aussi tenu compte des retours des athlètes. le changement que nous mettons en place a pour objectif de ne pas se priver d’un athlète à très fort potentiel au niveau international, qui serait passé à côté lors de nos championnats de France.