Manon Trapp a battu le record de France du marathon ce dimanche matin dans les rues de Séville, en prenant la deuxième place de l’épreuve andalouse, en 2h23’38’’, lors de sa troisième sortie sur la distance. Félix Bour et Emmanuel Roudolff-Levisse ont également brillé en Espagne.

Elle avait prévenu son monde qu’elle se rendait en Espagne avec le record de France dans le viseur. Et quand Manon Trapp a quelque chose en tête, elle s’y tient. La fondeuse de l’Entente Savoie Athlé a fait preuve d’une régularité de métronome sur le bitume andalou, maintenant son allure cible de 3’24’’ au kilomètre de bout en bout des 42,195 km. Laissant les cadors africaines s’échapper en début de parcours, elle n’a pas flanché quand toutes les autres ont commencé à sentir leurs jambes s’alourdir et leur foulée se raidir. Grimaçante mais toujours efficace dans les derniers kilomètres, la Savoyarde coachée par Jean-François Pontier a retranché 34 secondes au record de France établi par Méline Rollin un an plus tôt au même endroit. Il s’agissait là de la troisième fois qu’elle s’alignait au départ d’un marathon, après des débuts en 2h25’45’’ à Valence en décembre 2023, et un abandon à Rotterdam en avril 2024.

Passée en 1h12’00’’ à mi-parcours, Trapp a grignoté des places au fur et à mesure, allant jusqu’à s’offrir une belle deuxième place finale, alors qu’elle était dix-huitième au 5e kilomètre, neuvième au semi, et encore quatrième à deux bornes du but. Seule l’Ethiopienne Anchinalu Genaneh l’a devancé pour décrocher le bouquet en 2h22’17’’, après s’être affranchie de ses adversaires après le trentième kilomètre.

Bour et Levisse dans le bon wagon

Longtemps dans la foulée de Trapp, Mélody Julien (AM Montredonnaise) n’a pu suivre sa compatriote dans sa chevauchée des derniers kilomètres. Finalement huitième en 2h26’43’’, après sept kilomètres de lutte intense, la professeure des écoles tarnaise a enregistré le deuxième meilleur chrono de sa carrière.

Dans la course masculine, Selemon Barega a livré un véritable récital pour ses débuts sur la distance. Le champion olympique du 10 000 m à Tokyo a fait éclater le peloton de tête au trentième kilomètre, et a bouclé l’affaire en 2h05’15’’. Derrière l’Ethiopien, ce sont finalement les anciens pensionnaires du groupe du peloton de chasse qui se sont disputé les places d’honneur. Bien placé dans ce gros groupe, où figuraient bon nombre des meilleurs spécialistes européens, Félix Bour (Racing Multi Athlon) s’est classé huitième en 2h07’03’’. Passé en 1h03’12’’ au semi-marathon, le Lorrain a réalisé une course linéaire, ne perdant que peu de temps dans la deuxième partie, et a été récompensé par une place dans le top 10, avec un chrono à 19’’ de son record.

Emmanuel Roudolff-Levisse (Athlé 92) a raboté dix secondes à son chrono de référence, vieux d’à peine deux mois, puisqu’il avait été réalisé à Valence au mois de décembre. Partie plus prudemment que ses concurrents, la locomotive alto-séquanaise a ramassé les trop ambitieux pour aller chercher la seizième place, en 2h07’41’’. Cela lui permet d’intégrer le top 10 des bilans nationaux tous temps, à égalité avec Benjamin Choquert.

La rédaction