Le congrès fédéral de la Fédération Française d’Athlétisme, qui s’est tenu vendredi et samedi au Palais des congrès de Beaune (Côte d’Or), a permis de réunir tous les acteurs de l’athlétisme français autour d’une feuille de route commune, dans un contexte budgétaire contraint.

L’évènement était attendu, les échanges ont été riches dans l’auditorium du Palais des Congrès de Beaune vendredi et samedi. Pour la première assemblée générale ordinaire de l’olympiade, l’équipe dirigeante de la FFA, élue en décembre, et les délégués des clubs ont eu l’occasion de revenir sur la mise en route de la mandature et d’ébaucher une ligne pour les mois qui viennent. « L’Assemblée générale est toujours un moment fort dans la vie d’une association, l’occasion de mesurer le chemin parcouru et de tracer celui que nous voulons suivre pour l’avenir », a rappelé Jean Gracia, président de la FFA, en ouverture samedi matin.

Face à une situation financière délicate, dévoilée et documentée dans la transparence au cours des dernières semaines, c’est autour des questions budgétaires que les débats se sont concentrés. « Les mois que nous venons de traverser ont été d’une rare intensité. Ils nous ont demandé de l’engagement et du courage pour faire face à l’urgence. Ce fut une entrée en responsabilité exigeante. Nous voulons y voir un sursaut collectif et un élan retrouvé pour faire vivre le collectif fédéral, pour plus d’efficacité et de lisibilité dans notre fonctionnement », a synthétisé le président de la FFA.

Le nouveau trésorier général de la Fédération, Frédéric Burlett, a présenté un budget 2024 déficitaire de 3,6 millions d’euros, en raison d’un changement de méthode de constatation des stocks, d’un dépassement budgétaire sur certains secteurs de fonctionnement, d’une hausse des coûts de déplacement à l’international, d’un excédent exceptionnel de charges salariales pour l’année écoulée et la découverte de charges relatives à des exercices antérieurs. Après de nombreuses questions et clarifications apportées par le trésorier général, le budget a été adopté à 95,3% par l’assemblée.

Le budget 2025, élaboré avec « la prise en compte du désengagement de l’Agence Nationale du Sport, et avec le souci de dégager un excédent d’un million d’euros pour reconstituer nos fonds propres, de façon responsable et raisonnée », a été détaillé par le trésorier général, et a recueilli l’approbation de 85,5 % des voix. « Les lignes budgétaires essentielles et prioritaires, dont celles des équipes de France, de l’athlétisme professionnel, du développement des clubs et des aides (directes et indirectes) aux clubs, ont été sauvegardées et même légèrement augmentées pour certaines. »

« Le retour à l’équilibre ne sera ni facile ni immédiat, mais conduit avec la transparence, la méthode et l’esprit de dialogue qui nous animent, pour refonder des bases solides et saines. Cela implique toute notre gouvernance, tous nos partenaires et tous nos territoires, avec la volonté claire de préserver notre avenir », prévient Jean Gracia. Le règlement financier a également été revu en profondeur, avec un renforcement des règles et des procédures de contrôle. Son approbation s’est faite avec plus de 99% des suffrages.

Des indicateurs d’attractivité encourageants

Au-delà des chiffres et tableaux budgétaires, le congrès fédéral a permis aussi de présenter la nouvelle gouvernance, rénovée et modernisée par le comité directeur.  « Nous avons la volonté d’inventer une gouvernance de proximité, transparente et complémentaire par nos compétences et nos richesses, a détaillé Emmanuelle Jaeger, présidente-déléguée de la FFA. Notre sport se pratique par tous, à tous les âges, dans tous les milieux et tous les lieux. Nous portons un plan de développement architecturé autour des missions structurantes de la fédération, de l’animation des territoires, et de l’accompagnement des clubs. » Le vendredi, des ateliers thématiques ont permis aux plus de 150 délégués présents de mener un travail de réflexion autour de la typologie des différents clubs à travers le territoire national, et des attentes qui leur sont propres.

Nicolas Parésy et Béatrice Pfaënder ont, au cours de leur rapport moral, pointé les constatations encourageantes qui ont marqué l’année écoulée. Le nombre de licenciés a retrouvé l’an passé son niveau d’avant pandémie de Covid-19 et battu des records pour la saison 2024-2025, avec 333 000 adhérents au 1er avril. De la même façon, le nombre de clubs rassemblés au sein de la FFA, qui s’établit à 2547, n’avait jamais été atteint auparavant. « Pas moins de 2 570 000 € ont été distribués aux clubs à travers le budget du PSF en 2024. Au total, 549 clubs, 78 comités et 16 ligues en ont bénéficié », ont-ils rappelé.

Avant son prochain départ à la retraite, le directeur technique national Patrick Ranvier a livré un bilan sportif sans concession de ses trois années passées au sein de la FFA. « Le bilan des Jeux olympiques de Paris 2024 n’était peut-être pas à la hauteur des espérances, mais j’ai la faiblesse de croire qu’à court terme, des résultats probants sont possibles, avec une équipe de France prometteuse pour les années à venir. Les championnats d’Europe de Rome l’été dernier, et le bel hiver de nos Bleus à Apeldoorn et Nankin l’ont prouvé. »

Il s’est ensuite livré à un émouvant retour sur son aventure au sein de notre sport. « Je ne pense pas avoir dérogé aux principes que je vous avais présentés lors de ma prise de fonction : simplicité, rigueur, exigence, et importance du collectif. Ma fierté est grande d’avoir managé une équipe de cette qualité au sein de la direction technique nationale. Nous avons avancé en faisant preuve de solidarité. Il reste un énorme travail à mener dans certains domaines, pour assurer le développement et garantir l’intégrité de notre sport pour tous ses pratiquants. Le chemin est long mais l’élan est donné. » Patrick Ranvier a ensuite remercié tous ceux qui lui «ont  compliqué la vie au cours des trois dernières années, car j’ai adoré ça », avant de recevoir une ovation debout, évènement rare dans une assemblée générale. Son successeur, Frank Bignet, prendra ses fonctions au début du mois de mai.

Enfin, le directeur général de la Fédération, Jérôme Villon, a décliné le plan d’action des services de la fédération pour l’avenir. « L’attractivité de notre institution est importante, et nous pouvons compter sur beaucoup de compétences au sein de notre maison. Notre image est très bonne, comme le montrent nos chiffres sur les réseaux sociaux, mais aussi le succès de la billetterie sur nos évènements patrimoine, et l’engagement renouvelé et porteur de nos partenariats privés. Nous voulons tendre vers une simplification et une plus grande efficience de notre organisation, de nos services et de nos processus, tout en identifiant les nouvelles opportunités de développement pour générer de la valeur économique. »

En conclusion, Jean Gracia a remercié l’ensemble des participants pour leur engagement fidèle et leur dévouement, même quand le bateau tangue. « Le redressement engagé est plus qu’un chantier, c’est une renaissance. Le moment est venu de trouver une énergie et une identité nouvelles pour la Fédération, et de créer tous ensemble un héritage dont nous serons fiers. »

La rédaction

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