Auteur des minima FFA pour les championnats du monde de Tokyo dès sa première sortie de la saison estivale, avec ses 8’11’’78 (11e) le 26 avril à Xiamen (Chine), record personnel à la clé, Nicolas-Marie Daru enchaîne dès ce samedi sur la même distance à Keqiao. Avec la volonté de prendre plus de risques, quitte à exploser. La Franco-Béninoise de l’AJ Blois-Onzain Noélie Yarigo sur 800 m et le Burkinabé d’Artois Athlétisme Hugues-Fabrice Zango seront aussi de la partie.

Vous attendiez-vous à un tel chrono dès votre premier 3000 m steeple de la saison ?

C’est un résultat qui va au-delà de mes espérances. Pour cette première sortie, l’objectif était de valider un beau chrono entre 8’15’’ et 8’20’’.  Avec mon coach, François Chiron, on s'était dit que si ça ne passait pas dès la première sortie, ça ne serait pas catastrophique. Ça restait une course de rentrée, avec l’opportunité de pouvoir mettre le curseur un peu plus haut lors du meeting suivant. Elle arrivait dans un contexte particulier, après ma blessure en janvier (lésion à l’ischio-jambier), l’impasse sur la saison en salle, et les cross où je n’ai pas réalisé de grosses performances.  Je n’ai pas effectué de stage en altitude. Je me suis préparé en région parisienne, puis j’ai passé les deux dernières semaines en Croatie, histoire d'avoir un peu de soleil.

Pouvez-vous nous raconter le déroulement de la course ?

A 1 000 mètres de l’arrivée, j’ai vu avec la wavelight que j’étais sur les bases de 8’15’’ et que j’avais encore du jus. Dans les 800 derniers mètres, j'ai mis tout ce que j'avais, de façon à me mettre à l'abri directement pour les Mondiaux de Tokyo en réalisant les minimas FFA. Je ne voulais pas regretter d'avoir relâché un petit peu sur la fin. Quand j’ai découvert sur le panneau d’affichage mon chrono de 8’11’’78, j’ai ressenti à la fois une grande joie et du soulagement. Celui d’avoir les minima en poche mais aussi le fait de confirmer que les choix qu'on a faits avec mon entraîneur ont été pertinents et que ça a fonctionné. On va dire que ça me met un peu plus en confiance pour la suite, même si je fais toujours attention aux excès de confiance. La saison ne pouvait pas mieux commencer !

Quelles sont vos ambitions ce samedi à Kequiao ?

Je vais aborder la course complètement libéré et avec l'envie de faire mieux. Il va falloir que je prenne des risques. Avoir réalisé les minima va me permettre de prendre des initiatives et de tenter de suivre. Si, à l’avant, ça part sur les mêmes bases que la semaine dernière, à savoir 8’05’’, je pense que je collerai cette fois au groupe. Et je resterai peut-être un peu moins à l'arrière pour essayer d'être dans le match tout au long de la course en subissant moins les changements de rythme. Je vais courir en acceptant la possibilité de totalement exploser. Si c’est le cas, je saurai que j'ai encore du travail et que c'est un schéma de course qui ne me favorise pas. Et si j'arrive à tenir, ça sera tant mieux. Il y aura forcément un gros chrono à la fin.

Quelle est l’ambiance dans le stade lors de ces compétitions en Chine ?

Ils sont très bons au niveau de l'organisation. Le stade était relativement rempli à Xiamen et il y avait une très grosse ambiance. Pendant ma course, je crois qu'un sauteur en longueur chinois s’est emparé de la première place. Les gens hurlaient, on entendait la ferveur dans le stade. C’était assez sympa. Tout à l'heure (l’interview a été réalisé mardi, ndlr), je suis allé visiter le stade de Keqiao, qui est incroyable avec son toit rétractable. Avec le stade complètement fermé, il n’y avait pas de vent. Si c'est pareil samedi, les conditions seront optimales.

Propos recueillis par Mathis Dussaut-Hayard pour athle.fr

Le Meeting Wanda Diamond League de Keqiao est à suivre en direct sur La chaîne L’Equipe ce samedi à partir de 13h00.
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