La compétition dédiée aux relais et organisée par World Athletics prend ses quartiers ce week-end à Canton, au sud de la Chine. Avec un enjeu majeur pour cinq des six relais tricolores en lice : aller chercher leur qualification pour les Mondiaux de Tokyo (13 au 21 septembre).

Le contexte

Après Nassau (Bahamas), Yokohama (Japon) et Chorzow (Pologne), les Relais mondiaux, nés en 2014, vont connaitre samedi et dimanche leur quatrième terre d’accueil, avec Canton (Chine). Un nouveau déplacement de plusieurs milliers de kilomètres pour les relayeurs bleus. L’encadrement tricolore, en s’appuyant sur l’expertise de la cellule d’optimisation de la performance, a fait le choix d’un départ tardif, mercredi dernier, avec une arrivée sur place à J-2 de l’entrée en lice, et un décalage horaire de six heures qui sera, en quelque sorte, ‘’enjambé’’.

« Un mode d’acclimatation classique pour une telle destination prend habituellement environ deux semaines et demande sept jours de plus d’aménagement de l’entraînement, explique Romain Barras, directeur de la haute performance à la direction technique nationale. On a souhaité privilégier la préparation individuelle des athlètes en pleine période cruciale d’entraînement, tout en préservant les chances de réussite de l’équipe de France. »

A noter que quelques nations, comme les Pays-Bas, ont, elles, décidé de faire l’impasse sur certaines épreuves. Les Bataves ne prendront pas part aux 4x400 m féminin et mixte, leurs deux meilleurs relais, en misant tout sur une qualification au chrono pour les Mondiaux de Tokyo (voir les modalités ci-dessous).

Les enjeux

Comme l’an dernier, World Athletics a fait de ces Relais mondiaux un rendez-vous quasi incontournable pour se qualifier pour le grand championnat de l’été. Paris 2024 est remplacé par Tokyo 2025, avec des modalités identiques à celles de l’an dernier : les quatorze premières nations (hors 4x100 m mixte, absent du programme au Japon), seront automatiquement qualifiables pour le rendez-vous japonais.

Pour s’éviter une deuxième journée un poil stressante, il faudra aller chercher son ticket pour la finale A (top 2 de sa série pour les 4x100 m et 4x400 m masculins, top 2 ou parmi les deux meilleurs temps pour les 4x100 m et 4x400 m féminins, ainsi que pour le 4x400 m mixte). Les huit nations en finale auront l’occasion d’obtenir des couloirs préférentiels dans l’optique des Mondiaux et de s’offrir de jolies primes. Pour les équipes n’ayant pas franchi cette première étape, il faudra en passer à nouveau par des séries le lendemain pour décrocher un ticket pour le Japon (top 2 de sa série pour les 4x100 m et 4x400 m masculins, top 3 de sa série pour les 4x100 m et 4x400 m féminins, ainsi que pour le 4x400 m mixte). Les deux derniers sésames seront attribués en s’appuyant sur la ‘’top list’’, c’est-à-dire le bilan mondial établi entre le 25 février 2024 et le 24 août 2025.

« Les relais sont une de nos priorités stratégiques, ce qui passe par un accompagnement des athlètes qui a encore été renforcé cette année, rappelle Romain Barras. On veut investir sur ces collectifs. » Au Stade de France lors des Jeux de Paris en août dernier, les cinq relais français engagés avaient tous réussi à rallier la finale.

4x100 m masculin

Une équipe qui a l’habitude des grands rendez-vous et qui peut s’appuyer sur une ossature solide, avec des athlètes d’expérience comme Jeff Erius, Pablo Matéo, Ryan Zézé et Aymeric Priam. « Ce sont tous de bons relayeurs, qui se font confiance et qui ont de l’assurance dans la prise de décision », appuie Richard Cursaz le coach de ce collectif. Troisièmes l’an dernier à Nassau, les Bleus ont le potentiel pour faire aussi bien à Canton. Ils ont pu peaufiner leurs derniers réglages pendant un peu plus d’une semaine à Nice lors du stage terminal de préparation, tout en montant en puissance sur le plan individuel.

4x100 m féminin

Les Bleues doivent composer avec plusieurs absentes de marque. Gémima Joseph et Mallory Leconte se sont gravement blessées au cours de la saison hivernale, Orlann Olière a repris tardivement l’entraînement après une grosse tendinite, et Carolle Zahi a vu une douleur au genou se réveiller à quelques jours des Relais mondiaux. « Mais la dynamique reste intéressante et il y a de la confiance, estime Franck Né, le coach du collectif. Parmi nos sept sélectionnées, il y a un mélange de filles qui ont du vécu, comme Hélène Parisot, Sarah Richard mingas et Chloé Galet, et de nouvelles. » Un contexte que les sprinteuses tricolores avaient déjà connu dans la foulée des Jeux de Tokyo en 2021, ce qui ne les avait pas empêchées de reprendre leur marche en avant. Médaillées d’argent à la surprise quasi générale aux Bahamas l’an dernier, elles vont tenter un nouveau gros coup.

4x100 m mixte

Nouvelle course au programme des Relais mondiaux, le 4x100 m mixte ne sera pas disputé à Tokyo mais fera figure d’épreuve olympique à Los Angeles dans trois ans. « Ça va être une découverte et il y a une opportunité à saisir », constate Richard Cursaz. L’ordre des athlètes est imposé, avec deux sprinteuses suivies de leurs deux homologues masculins, et donc une deuxième transmission homme-femme. « On a effectué quelques passages à l’entraînement et ça n’est pas si simple que ça, confie le technicien nantais. Les marques sont très serrées et il faut donner assez vite. Ça va être à l’avantage des équipes techniques qui travaillent. » Dont la France fait partie, comme le souligne avec malice Franck Né : « On aurait même préféré encore plus de mixité, les erreurs vont se payer cash. »

4x400 m masculin, féminin et mixte

« On est là pour faire le boulot », lance d’entrée Emmanuel Huruguen, l’entraîneur de ces trois relais. On a dû faire des ajustements avant le départ pour Canton, mais les athlètes appelés pour compléter nos équipes sont en forme. » Si Amandine Brossier, pilier des 4x400 femmes et mixte, manque à l’appel, après avoir dû renoncer au déplacement par précaution et en concertation avec l’encadrement, ce sont des collectifs homogènes qui seront alignés en Chine. Le relais masculin, s’il vise bien sûr la qualification pour Tokyo à la place, sera aussi en quête d’un gros chrono pour remonter à la ‘’top list’’. Avec l’apparition de nouveaux visages, l’objectif sera aussi de « travailler la profondeur de l’effectif, essentielle dans l’optique des grands championnats », dixit Huruguen.

La rédaction

Retrouvez la sélection française en cliquant ici. La composition des relais sera annoncée deux heures avant chaque épreuve. Pour le programme détaillé et les résultats, cliquez ici
La compétition sera à suivre en direct et en intégralité sur eurovisionsport.com, samedi de 13h00 à 15h30 et dimanche de 13h00 à 16h00.