Au pied du podium en 2’58’’80, le 4x400 m masculin tricolore a claqué un chrono de classe mondiale en frôlant l’exploit, ce dimanche à Canton (Chine). Cette deuxième journée de compétition a tout de même souri aux Bleus. Les 4x100 m masculin et féminin, ainsi que le 4x400 m mixte, ont en effet décroché leur qualification pour les Mondiaux de Tokyo, rejoignant les 4x400 m hommes et femmes, qui avaient obtenu leur billet dès le premier tour, samedi. Il y aura donc cinq relais tricolores en lice au Japon.

Si aucune des équipes de France en lice ce dimanche n’a réussi à s’inviter sur le podium, sur la piste du stade olympique de Canton épargnée cette fois par la pluie, les différentes finales ont été riches d’enseignements. Le 4x400 m masculin est passé tout près de l’exploit avec une quatrième place en 2’58’’80, dans une course dominée par l’Afrique du Sud en 2’57’’50 devant la Belgique (2’58’’19) et le Botswana (2’58’’27). Des chronos dignes d’une finale mondiale, même si les Etats-Unis manquaient à l’appel. Adrien-Mansa Coulibaly (45’’67 départ arrêté), Loïc Prévot (44’’27 lancés), David Sombé (44’’08 lancés) et Jimy Soudril (44’’78 lancés) ont réalisé quatre tours de piste très solides et étaient encore en deuxième position à l’entrée de la dernière ligne droite, en embuscade pour la gagne. Avec cette performance, les Bleus signent leur deuxième temps de l’histoire derrière le record national des Mondiaux de Budapest en 2023 (2e en 2’58’’45) mais devant les 2’58’’96 du titre mondial de Paris 2003. Du très lourd.

Une profondeur d’effectif prometteuse

Leurs homologues féminines se sont, elles, classées sixièmes en 3’26’’87 (victoire de l’Espagne en 3’24’’13, record national) et, avec une équipe remodelée (Montoya, Iscaye, Raffai et Déau) par rapport à la veille, ont pu acquérir une expérience précieuse dans la perspective des prochains championnats. Les temps lancés de Diana Iscaye (51’’11) et Alexe Déau (50’’00), notamment, laissent entrevoir de belles promesses. Même rang pour le 4x100 m mixte (Jean-Charles, Denon, Vermont, Thoraval), chronométré en 41’’31 (victoire du Canada en 40’’30), soit sensiblement le même temps qu’en séries (41’’28). Au-delà des qualifications à aller chercher pour le Japon, ces Relais mondiaux avaient aussi pour but de travailler la profondeur de l’effectif. Contrat que plus rempli.

Les 4x100 m à l’expérience

Paradoxalement, il y avait sans doute plus tension dans les starting-blocks ce dimanche avant les nouvelles séries au programme que pour les grandes finales, puisque les nations sûres d’intégrer le top 8 avaient déjà leur ticket en poche pour l’archipel nippon. Mais les relayeurs français ont prouvé qu’ils savent gérer la pression. Notamment lors de 4x100 m à hauts risques, où une transmission hors zone pouvait faire s’envoler quasi toute chance d’être du voyage au Japon. Les sprinters masculins (Mateo, Erius, Zézé, Priam), malgré des transmissions logiquement très assurées avec des passages en début de zone, ont réussi à grappiller trois dixièmes par rapport à leur série, en s’imposant en 38’’31 après avoir résisté pour un centième au retour des Ghanéens. Un chrono de belle facture à ce stade de la saison, réalisé avec le même collectif que samedi, alors qu’ils devaient terminer dans le top 2 pour se qualifier pour Tokyo.

L’équipe féminine (Rimlinger, Richard Mingas, Parisot, Galet) était également inchangée par rapport à la veille. Et le scénario a été le même avec, là aussi, une première place, en 43’’06, six centièmes devant l’Italie, à l’issue d’une prestation bien contrôlée à la différence de la Côte d’Ivoire, qui n’a pas franchi la ligne d’arrivée, sachant que les trois premières nations étaient assurées d’aller aux Mondiaux.

Le 4x400 m mixte avait mis toutes les chances de son côte

La composition du relais mixte, qui avait ouvert cette deuxième journée des Bleus, était, elle chamboulée par rapport à la course de samedi, avec les renforts de Muhammad Abdallah Kounta, Fanny Peltier et Louise Maraval, trois athlètes très saignants avec les équipes masculine et féminine la veille. Le signe que l’encadrement fédéral avait décidé de mettre toutes les chances de son côté dans cette épreuve, dans la perspective d’une qualification aux Mondiaux. Un choix payant puisque les Français ont réalisé une course pleine et n’ont jamais véritablement tremblé, en se détachant rapidement en compagnie de l’Italie et du Canada pour obtenir une des trois premières places, synonymes de ticket pour le pays du soleil levant. Uniquement devancés par les Transalpins (3’12’’53), ils ont coupé la ligne d’arrivée en 3’12’’66, soit trois secondes et demie de mieux que lors du premier tour. Les scènes de joie et de soulagement à l’arrivée de ces courses ne trompaient pas. Les relais bleus, qui seront présents au complet au Japon, ont désormais quatre mois pour monter en puissance.

La rédaction
Photos : © SprintShot / FFA