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Hilary Kpatcha : « Cela me conforte dans mes choix »
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Hilary Kpatcha : « Cela me conforte dans mes choix »

Rentrée de Kalamata, sur la côte grecque, avec un nouveau record de 7,02 m (en attente d’homologation du sautoir par World Athletics), Hilary Kpatcha revient sur les grands changements qui ont rythmé sa vie ces derniers mois, et sur ses objectifs pour les mois et années à venir, qu’elle aborde avec un appétit grandissant et la sérénité de celle qui peut compter sur un corps enfin en pleine santé.

Hilary, c’est la magie grecque qui vous a portée au-delà de la ligne des 7 m vendredi dernier ?

(elle rit) Je ne sais pas si c’est la magie grecque, ou si c’est la magie du processus de travail enclenché depuis la fin des Jeux, combiné à une chouette compétition. Le public à Kalamata était super cool, et ce format de compétition en pleine ville, je trouve génial. J’avais déjà connu ça à Berlin il y a quelques années, avec Kafétien Gomis, en 2018, et j’adore.

Pourquoi aviez-vous décidé de débuter votre saison là-bas ?

C’était notre premier concours avec Kafétien, qui est désormais mon coach, et toute ma nouvelle équipe, donc on avait identifié une compétition sans pression, à l’étranger, sur un format sympa. On y est allés comme ça, juste en regardant le calendrier des compétitions, en se disant que l’endroit serait cool. Je ne pensais pas du tout qu’il y aurait les 7 m au bout…

C’était la première fois que vous sautiez en compétition depuis les Jeux olympiques…

Après Paris 2024, je me suis rendu compte que je ne pouvais plus rester à Toulouse, où les choses n’étaient pas optimisées pour moi, que j’avais besoin d’une structure plus complète. Mon ancien coach a fait beaucoup d’efforts pour moi et je l’en remercie, mais il n’était pas professionnel de l’athlé, il avait sa vie à côté. Il fallait que je change et que j’évolue pour améliorer mes performances. La première partie, difficile, a été de dire au revoir à tous les gens qui m’avaient soutenue jusque-là, et qui m’ont quand même amenée jusqu’aux Jeux. Ensuite, il a fallu trouver une nouvelle équipe.

Comment avez-vous procédé ?

J’avais pris le temps de faire un bilan avec ma préparatrice mentale, donc je savais ce que je voulais et ce qui me convenait. Je connaissais mes priorités, mais trouver le coach qui allait avec, c’était une autre affaire. J’ai envisagé de partir à l’étranger, j’ai pas mal gambergé et j’ai interrogé mes agents et mon sponsor. A un moment donné, j’ai pensé à Renaud Longuèvre, je voulais l’appeler pour avoir son expertise de coach. Au téléphone, il me dit qu’il est OK pour m’entraîner, mais il n’était pas possible de me faire intégrer le centre national hollandais à Papendal. Il m’a alors proposé de rejoindre Kafétien Gomis et Ladji Doucouré à l’Insep. Je me suis mise en contact avec Kaf’ et je lui ai exposé mes deux priorités : bénéficier d’une structure avec tout à disposition, et rééquilibrer mon corps, parce que je suis sortie des Jeux avec pas mal de douleurs et de déséquilibres. Il m’a proposé de venir visiter les installations, il m’a présenté tout le monde, on a discuté, et c’est comme ça que le projet s’est mis en place à partir de janvier.

Quel a été votre programme de préparation ?

Jusqu’en janvier, je n’ai rien fait. De janvier à mars, j’ai travaillé avec le pôle de réathlétisation de l’Insep, tout en continuant le travail avec Ladji et Kaf’. A partir de mars, j’ai recommencé à sauter et à courir, avant de partir deux semaines et demie en stage à Potchefstroom avec Renaud Longuèvre. Ce qu’on a mis en place, ce sont surtout des intentions techniques, parce qu’il fallait tout reprendre à zéro : mon ramené, ma technique, ma course d’élan. On a travaillé tranquillement et quand on a vu que les voyants étaient verts, on a mis en place le planning de compétitions. Je ne m’attendais pas à sauter aussi loin dès la première. Je voulais d’abord valider des points techniques avant de sauter à fond, et construire le concours. Il se trouve que j’ai sauté à 7,02 m au premier essai, et que ça a tout chamboulé !

Tout est allé très vite…

Le premier discours de mes coaches était : « On s’en fout de ce que tu viens de faire, il reste beaucoup de boulot ! ». Les choses sont loin d’être ancrées, j’ai encore mes vieux démons qui reviennent. Je pense que les intentions étaient très bonnes, et c’est super cool de se dire que j’ai encore une bonne marge de progression pour sauter loin quand je suis en forme. Je vais prendre toute la saison pour tester des choses et appliquer le travail qu’on a fait. On est au début d’une olympiade, l’objectif, c’est Los Angeles 2028. Le travail technique prendra du temps pour se mettre en place.

Cette performance change-t-elle vos plans pour la planification de votre saison ?

Oui, parce que cela me permet d’entrer dans les grandes compétitions comme la Diamond League. Dans un premier temps, je devrais sauter à la Coupe d’Europe à Madrid, et ensuite, je serai sur les Diamond Leagues pour prendre l’habitude de me confronter aux meilleures filles. Je veux sauter ‘’bien et propre’’, dans un contexte avec enjeu.

Après avoir sauté au-delà de 7 m, on peut regarder les meilleures du monde dans les yeux…

Je me suis toujours dit que je pouvais le faire, même avant Kalamata. Je sais qu’en championnats, un gros saut le jour J peut tout changer. Disons que j’ai un peu plus d’assurance. Je fais confiance à la régularité et à la continuité pour pouvoir me mesurer aux meilleures filles à chaque compétition. Le plus important, c’est d’abord de construire quelque chose de solide et de régulier au plus haut niveau.

Les pépins physiques qui ont émaillé vos dernières années sont derrière vous ?

C’est vraiment un réel bonheur, et c’est là que je me rends compte de l’importance de la santé. C’est un luxe de se réveiller tous les matins sans douleur. L’an passé, j’avais mal au dos, une pubalgie, des douleurs chroniques, y compris dans ma vie de tous les jours. En ce moment, j’ai vraiment l’esprit libéré. C’était aussi un des objectifs que j’avais au moment de mettre en place ma nouvelle structure. Cela permet de ne pas casser le fil des compétitions.  

Vous avez changé de coach, de ville, de cadre de vie… Cela fait beaucoup d’un coup !

Il me fallait être dans un endroit qui me permette de me soigner et de ne plus être en hypervigilance par rapport à mes blessures. J’ai donc quitté mon appartement toulousain et intégré l’Insep en tant qu’interne. C’est un changement important mais ça ne m’a pas déstabilisée. Je savais pourquoi je faisais ce choix, je ne l’ai pas vu comme un sacrifice. Je me suis sentie hyper bien rapidement, dès que j’ai compris que l’équipe avec qui je travaille écoutait et prenait en compte mes besoins. Je vois l’évolution mois après mois, et ça me conforte dans ma décision.

Quel est votre fonctionnement au quotidien?

Renaud Longuèvre coordonne et fait les programmes d’entraînement. Kafétien Gomis et Ladji Doucouré ayant été ses athlètes pendant des années, ils connaissent très bien les exercices demandés. Je suis principalement avec Kafétien au quotidien, Ladji est là pour les séances de course. On fait des feedbacks à Renaud, et on part en stage avec lui et Kaf’ dès que possible. C’était le cas en Bretagne, juste avant de partir en Grèce. Je n’ai pas d’autres sauteurs ou sauteuses avec moi dans le groupe, mais ça a toujours été plus ou moins le cas pendant ma carrière donc ça ne me dérange pas, j’ai l’habitude.

Que représentent pour vous le record de France et Eunice Barber, son actuelle détentrice ?

J’ai énormément de respect pour Eunice Barber. J’espère la rencontrer un jour. J’ai appris qu’elle entraînait un groupe en région parisienne, je vais essayer de la contacter, pour qu’on se voie. Le record de France, j’en suis à trois centimètres, je l’ai dans la tête, mais je suis plutôt dans un processus de construction et de montée en puissance. Cela fait des années que j’avais en tête de faire plus de 7 m. Je savais qu’en mettant en place la bonne structure, ce n’était pas inatteignable. Le record, de France, ce n’est pas mon objectif absolu, ni une ligne d’arrivée. Ce qui est important, ce sont les titres : devenir championne d’Europe, du monde, monter sur un podium olympique… La performance viendra avec.

Propos recueillis par Etienne Nappey

RB
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