Dix mois après sa prise de fonctions, et au terme d’une année 2005 très riche pour l’équipe de France, Franck Chevallier, son Directeur Technique National, fait le point. Tout en se projetant vers une année 2006 qui promet beaucoup pour l’athlétisme français.
Athle.com : Franck Chevallier, quel bilan tirez-vous de cette année 2005, qui était pour vous la première au poste de Directeur Technique National ? Franck Chevallier : Je veux d’abord dire que c’est un bilan qui ne m’appartient pas : j’ai pris en cours de route un travail mis en place par Robert (ndlr : Robert Poirier, prédécesseur de Frank Chevallier au poste de DTN) et par son équipe. Mais je pense pouvoir dire que le bilan 2005 pour l’équipe de France est très, très, très positif. A chaque sortie, l’équipe de France s’est montrée au plus haut niveau de ce qu’elle avait fait par le passé, que ce soit aux Championnats du Monde, aux Jeux de la Francophonie, aux Jeux Méditerranéens ou aux Championnats d’Europe chez les jeunes. On savait depuis deux ou trois ans que l’équipe de France pouvait compter sur des athlètes brillants, et ils l’ont montré sur le terrain. Même si certains ont connu des petits soucis, ou sont passés au travers, et même si tout n’a pas été parfait. Ce qui tendrait à prouver que notre réussite n‘est pas due à une chance insolente… Je crois qu’elle est surtout le fruit d’un travail sur les trois ou quatre olympiades précédentes.
- Qu’est-ce qui vous a surpris, vous qui avez découvert cette fonction de DTN cette année ? - Lors de la Coupe d’Europe, à Florence, j’ai découvert une équipe de France très solidaire. Je me suis dit que c’était normal, que c’était la formule de la Coupe d’Europe, compétition par équipes, qui voulait cela. Je n’imaginais pas que cet état d’esprit se retrouverait à Helsinki, dans des conditions toutes autres. Je connaissais cette solidarité dans les équipes de France jeunes, que j’avais eu l’habitude d’encadrer, mais moins chez les seniors.
- Quels sont les points de votre politique que vous voulez améliorer ? Qu’est-ce que, à votre sens, vous n’avez pas réussi à réaliser ? - Nous avons eu la chance de ne pas connaître de soucis majeurs ces derniers mois. Maintenant, il existe toujours des choses que l’on peut améliorer, d’autant que nous travaillons beaucoup sur des relations humaines, un domaine dans lequel on peut toujours mieux faire. Mais nous sommes sans doute en place depuis trop peu de temps pour avoir connu de gros problèmes (ndlr : Franck Chevallier, si son équipe est officiellement en place depuis le 1er septembre, a pris son rôle en mains depuis le mois d’avril 2005).
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- A contrario, quels sont les éléments nouveaux dont vous êtes satisfait ?
- Je crois que l’expérience des entraîneurs personnels, que nous avons aidés à venir à Helsinki et qui ont ainsi pu participer à nos travaux et débats, a satisfait tout le monde, y compris dans l’encadrement de l’équipe de France. Cela a contribué à cette ambiance positive que nous avons connue en Finlande, et à ce que les athlètes ne soient jamais démobilisés. Cette expérience, on l’a dit, sera reconduite en 2006.
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- Cette année 2006, justement, est celle des Championnats d’Europe sur piste. Au vu des résultats au niveau mondial, on promet déjà une avalanche de médailles à l’équipe de France… - Une avalanche, je ne dirais pas ça… Mais c’est vrai que nous serons attendus à Göteborg, dans un contexte moins difficile qu’au niveau mondial. Mais ce rendez-vous n’est surtout pas à prendre à la légère. A la DTN, en tout cas, nous en avons fait notre objectif majeur. Avec, en amont, une autre échéance : la coupe d’Europe, où les deux équipes de France, hommes et femmes, peuvent se qualifier pour la Coupe du Monde, à condition de finir dans les deux premières de la Coupe d’Europe (ndlr : disputée tous les quatre ans, la Coupe du Monde réunit les meilleures équipes mondiales et une sélection du reste du monde). C’est tout à fait possible, et nous avons commencé à en parler avec les athlètes. Nous en avons également tenu compte dans nos modalités de sélection pour Göteborg, en cherchant à valoriser la Coupe d’Europe.
- Que peut-on souhaiter à l’équipe de France pour l’année 2006 ? - Qu’elle prenne autant de plaisir cette année qu’en 2005, qu’elle évolue avec autant d’envie. Pour les athlètes, on leur souhaitera avant tout une bonne santé, c’est indispensable dans leur activité. Et que Linda (Ferga-Khodadin) nous revienne très bientôt. On espère l’avoir avec nous aux Championnats d’Europe !
Propos recueillis par Cyril Pocréaux pour athle.com
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