La Chine veut offrir à l’olympisme les plus grands jeux de l’histoire. Pour l’instant, c’est bien parti. A moins de deux ans de l’évènement, les préparatifs s’accélèrent. Les soixante-cinq membres de la délégation du Comité National Olympique et Sportif Français, en visite sur le sol chinois pendant cinq jours, ont pu s’en apercevoir. L’athlétisme français était représenté par le DTN, Franck Chevallier, et par Olivier Belloc, responsable du projet destination 2012. Ce dernier a emmagasiné les informations et dresse un premier bilan plutôt positif. Interview.
Athle.com : Comment s’est passée cette visite des Sites olympiques des Jeux 2008 à Pékin ?
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Olivier Belloc : Ce qui nous a tous frappés, dans un premier temps, c’est la grande implication des autorités chinoises dans les préparatifs de ces jeux. C’est le point positif qui laisse espérer une réussite. Le dispositif mis en place dans le cadre de cette visite était huilé, les guides et autres traducteurs aussi. Nous avons bénéficié également d’une collaboration avec l’ambassade de France à Pékin. |
La présence dans la délégation des membres des autres fédérations sportives, et pour la première fois de leurs présidents, nous a permis d’échanger nos points de vue, nos observations sur les informations que nous avons récoltées. |
Justement, à deux ans des jeux, la Chine est-elle prête ? Ce qui est sûr, c’est que nous ne revivrons pas le scénario des jeux d’Athènes. Les installations sont quasiment toutes sur le point d’être achevées. Au village olympique, il ne manque plus que quelques finitions. Le comité d’organisation est même obligé de devoir ralentir certains travaux pour éviter par la suite des frais de maintenance plus coûteux. Du coté des installations, il n’y a aucune inquiétude.
Quelles garanties avez-vous obtenu sur l’accueil des athlètes ? Sur ce point, nous sommes ravis. Le village olympique est magnifique, ses appartements sont spacieux et il est situé à seulement trois kilomètres du stade olympique, le « nid d’oiseau », théâtre des épreuves d’athlétisme. Un système de navette sera mis à notre disposition pour s’y rendre. On nous a promis un revêtement piste de haut niveau, rapide. Le point négatif, c’est la distance qui sépare le stade d’entraînement du stade olympique. Dix-huit kilomètres ça fait beaucoup. Nous serons prisonnier des navettes et donc de la circulation car nous ne pouvons posséder de voiture individuelle sans permis chinois. Nous étudions la possibilité de demander des voitures avec chauffeur.
Avez-vous abordé les questions de décalage horaire, de climat, de pollution ? Nous avions déjà pu nous rendre compte de tout ça à l’occasion des derniers Championnats du Monde juniors d’athlétisme qui ont eu lieu à Pékin en août dernier. La donnée clé, c’est la chaleur, associée à l’humidité. Il fait souvent 35 degrés. On a du mal à respirer. Certains de nos juniors ont mis presque une semaine pour s’acclimater. Soit on choisit de se rendre sur place au dernier moment, avec le risque d’être étouffé par les conditions, soit l’on vient à l’avance pour essayer de s’adapter. Il faudra aussi prendre en compte la question du décalage horaire avec la règle établie d’une journée et demi de récupération par fuseau horaire, soir dix jours pour la Chine. On peut aussi tabler sur huit jours pour certains, habitués à voyager. Pour un sport d’extérieur comme l’athlétisme, nous avons été très attentif aux questions de pollution. Le comité d’organisation avance des restrictions de circulation drastiques pour assainir l’air, je veux les croire. Nous aurons l’occasion de nous régler aux Championnats du Monde d’Osaka l’année prochaine, dans des conditions similaires.
Vous semblez serein… Sur l’accueil et les installations, nous le sommes. Je pense que tous les membres de la délégation le sont également. Le village olympique est splendide. Il comprend même un hôpital. C’est un petit pays à lui tout seul. C’est un atout important. Les athlètes pourront y effectuer toute leur préparation, leur permettant du coup une meilleure adaptation aux conditions mais aussi de s’imprégner de l’ambiance si particulière des Jeux. Le seul point d’interrogation, c’est l’engouement populaire autour des épreuves. On espère qu’il sera à la hauteur des efforts fournis par le comité d’organisation et les autorités.
Propos recueillis par Romain Prat pour Athle.com
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