L’édition 2009 du marathon de Paris s’est disputée ce matin, dimanche 5 avril, dans des conditions climatiques très favorables avec plus de 35000 athlètes au départ. Le temps printanier et le vent quasi nul ont entraîné une avalanche de superbes chronos.

Le Kényan Vincent Kipruto, 21 ans, en a profité. Vainqueur en 2h05’44’’, il a pulvérisé le record de l’épreuve (2h06’33’’ en 2003 par Mike Rotich). Derrière lui, pas moins de six autres athlètes sont descendus sous les 2h07. Kipruto s’est envolé au 34e kilomètre dans le Bois de Boulogne. Le premier Français, James Theuri, longtemps au cœur du groupe de tête, a bouclé la course à la 14e place en 2h 10’39’’, nouveau record personnel.

Chez les femmes, c’est l’Ethiopienne Atsede Bayisa qui l’a emporté en 2h24’42’’. Christelle Daunay, troisième en 2h25'44'', a réalisé une très belle performance en mettant une vraie claque à son propre record de France (2h28’24’’ en janvier 2008 à Osaka). Elle fait désormais partie du top mondial de la discipline.

Interview exclusive pour athle.com

Christelle Daunay : « Une journée magnifique ! »

Christelle Daunay a cette capacité des grands athlètes à toujours répondre présent le jour J. En quatre marathons, la fondeuse du SCO Sainte-Marguerite Marseille ne s’est jamais loupée. Aujourd’hui, lors du marathon de Paris, elle a fait une nouvelle fois honneur à sa proverbiale régularité. En y ajoutant la manière puisque, en 2h25’44’’, elle a amélioré son propre record de France de la spécialité de près de 3’ (2h28’24’’ en 2008) et pris la troisième place derrière les Ethiopiennes Atseda Bayisa (2h24’42’’) et Alesefech Mergia (2h25’02’’). Une performance qui la fait entrer dans le cercle fermé des toutes meilleures marathoniennes au monde. La Française a su profiter des conditions idéales sur le plan climatique et du soutien de son compagnon Frédéric Bouvier, son ange gardien pendant toute la course. A l’arrivée, de sa voix douce mais avec tout de même une légère pointe d’euphorie, elle a raconté son bonheur en toute simplicité.

Athle.com : Christelle, vous battez votre propre record de France du marathon de près de 3’…
Christelle Daunay : J’avais annoncé que je voulais battre mon propre record de France. C’est toujours délicat de déclarer cela avant la course. Il faut être là le jour J. Je me suis préparée dans de bonnes conditions. Difficilement aussi car j’ai bossé dur. Mais j’étais prête tant physiquement que mentalement. Au final, je fais mieux que ce que je pensais.

Le podium, c’est du bonus ?
Paris, c’est le plus grand marathon français. Courir ici, c’est magnifique. Je termine sur le podium, ce qui était pour moi secondaire par rapport au record. Au fil des kilomètres, on m’annonçait mon classement. Et, au quarantième kilomètre, j’ai vu la troisième juste devant moi. Je ne l’ai pas regardée en la dépassant. A partir de ce moment-là, il fallait lâcher les jambes encore plus vite.

Comment avez-vous construit votre course ?
Je suis passée trop vite par rapport à mon tableau de marche. Après des temps de passage meilleurs que prévu, on s’interroge, on se demande si on n’est pas parti trop vite. Mais j’ai tenu et s’est passé. Je tiens à associer mon conjoint Frédéric Bouvier, qui m’a guidée, accompagnée et m’a donné mes chronos. J’avais pleinement confiance en lui. Au 40e kilomètre, quand il m’a encouragé, je ne pouvais plus m’effondrer. C’était une journée magnifique.

Malgré votre course du jour, vous confirmez que vous ne participerez pas au marathon des Mondiaux de Berlin ?
Je vais d’abord récupérer et avoir mal aux jambes ! Après, j’aurai le temps de réfléchir à la suite de mon programme. Rien n’est décidé excepté que je ne serai pas à Berlin. Le marathon est une épreuve difficile. Je suis désormais plus engagée dans l’optique des Championnats d’Europe (en 2010 à Barcelone).

Pour une athlète, il n’y a pas de plus belle récompense que de battre son record…
Le marathon, c’est beaucoup de travail et de longues semaines seule, à affronter le froid, surtout que l’hiver ne nous a pas gâtés cette année. Mais aujourd’hui, je suis tellement heureuse…

Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer pour athle.com

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