Pour l’instant, tout baigne. Mahiedine Mekhissi connaît un début d’été sans nuages. La forme est là, les chronos suivent et les records tombent. A Hengelo (Pays-Bas), le vice-champion olympique du 3000 m steeple avait déjà frappé un grand coup début juin en améliorant son record personnel sur sa distance de prédilection en 8’06’’98. Il a continué à monter en puissance vendredi dernier lors du meeting de Nancy, deuxième étape de l’Alma Athlé Tour, en remportant le 1000 m dans l’excellent temps de 2’17’’14, malgré une fin de course bouclée seul en tête et avec le chrono comme unique adversaire. Une course préparatoire au 1500 m qu’il disputera ce soir lors du troisième rendez-vous de l’Alma Athlé Tour, le meeting Lille Métropole à Villeneuve d’Ascq. Mais pour l’heure, le protégé de Zouhir Foughali à l’EFS Reims ne se fixe pas d’objectifs précis. Il emmagasine de la confiance avant le grand rendez-vous de la saison estivale, les Mondiaux de Berlin.
Mahiedine, comment analysez-vous vos 2’17’’14 sur 1000 m, une distance plutôt inhabituelle pour vous ? Je n’ai pas été surpris par mon chrono. Je n’avais pas de repères sur 1000 m, je ne savais donc pas trop comment courir. Je suis content de ma performance. J’ai été longtemps seul, je n’avais pas de concurrence à la fin. Je pense qu’il y avait une ou deux secondes à gagner en étant à la bagarre.
Quelles ont été vos sensations pendant la course ? Je me suis senti bien. A l’arrivée, j’avais même l’impression de ne pas avoir tout donné. Je n’étais pas fatigué. 1000 m, c’est une distance courte. Ca n’a pas duré assez longtemps !
Pourquoi avez-vous eu envie de courir un 1000 m ? C’était avant tout pour préparer mon 1500 m de ce soir (à Lille) et voir mon niveau sur le court. J’ai prouvé à beaucoup de gens que j’étais un coureur complet, capable d’aller vite sur 800 m et 1500 m. Je suis un demi-fondeur, je dois donc pouvoir être fort du 800 m au 5000 m. En fait, être rapide et endurant à la fois. Je ne travaille pourtant pas trop sur des allures de 800 m ou 1000 m à l’entraînement. Ce genre de course peut en plus me servir lors de 3000 m steeple où tout se joue lors de l’emballage final. Ca donne confiance de savoir qu’on a un des plus gros finishs.
Quel sera votre objectif ce soir à Lille sur 1500 m ? Je ne me prends pas la tête avec le chrono. Il y aura des lièvres, je vais me mettre derrière eux et les suivre. Je pars pour être devant. J’espère que la course va démarrer fort. Le chrono tombera tout seul si les lièvres font bien leur boulot et s’il y a de la concurrence.
Votre prochain 3000 m steeple se déroulera à Paris Saint-Denis au Stade de France le 17 juillet, lors du meeting AREVA. Et, en ce moment, les meilleurs coureurs kényans disputent leurs sélections nationales pour les Mondiaux de Berlin… Il y aura aussi des lièvres à Paris. Je vais essayer de les suivre et si je peux battre le record d’Europe, je ne m’en priverai pas. Les sélections kényanes ont lieu en ce moment ? Je ne le savais pas. De toute façon, ceux qui seront sélectionnés pour les Championnats du monde seront costauds.
Un mot sur votre premier 3000 m steeple de la saison à Hengelo le 1er juin, où vous avez battu votre record personnel en 8’06’’98… C’était ma première sortie sur steeple. Je n’étais pas encore au top. J’avais encore dans les jambes la fatigue d’un stage d’entraînement. Je n’étais pas à 100 %. Aujourd’hui, je sais que je suis plus fort. Je savais que je pouvais courir sur ces bases à Hengelo mais ça m’a tout de même un peu rassuré. Je sens que les autres athlètes ne me regardent plus de la même manière. En stage, des coureurs étrangers viennent me voir. Ca fait bizarre.
A un mois et demi des Mondiaux de Berlin, commencez-vous à penser à ce grand rendez-vous de l’été ? C’est sûr, j’y pense. Les Monde, ça se prépare longtemps à l’avance. D’ailleurs, je considère les meetings auxquels je participe comme des étapes vers cet objectif final. A Berlin, je veux déjà être sur le podium. Mais mon ambition est de gagner, je vais tout faire pour cela. Ce serait le summum. S’il y a des mecs qui doivent me battre, c’est que je serai tombé sur plus fort que moi.
Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer pour athle.com
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