La ville des Mureaux accueillait fin septembre une opération « Urban Athlé » dans sa salle du sport du COSEC. Elodie Guégan a répondu, tout comme le sprinteur Martial Mbandjock, à l’invitation du club des Mureaux Val de Seine et de la Fédération Française d’Athlétisme. La Bretonne est une excellente spécialiste du 800 m, une distance sur laquelle elle possède un record personnel à 1’58’’93. Mais elle est également étudiante en troisième année de Sportcom, l’école de journalisme et de communication de l’INSEP. Récit d’un après-midi qu’elle n’oubliera pas de sitôt.

Mercredi 30 septembre, début d’après midi. Dans le taxi qui m’amène aux Mureaux, commune d’un peu plus de 30 000 habitants située dans les Yvelines, à l’ouest de Paris, j’entends déjà, à 300 mètres du stade, de la musique, les cris et les rires de jeunes adolescents. Confirmation en arrivant sur place. Une ambiance joyeuse et sportive m’attend sur la piste du COSEC, où 400 jeunes en tenue de sport sont déjà en train d’en découdre. Quelques pas et j’aperçois un parcours de 500 m tracé dans l’herbe. Un peu plus loin, je découvre l’atelier sprint, avec un couloir qui s’étend sur 30 m. Une distance à parcourir départ lancé, chronométré par des cellules électroniques. Yacine 12 ans, très pressé, n’attend pas le signal et s’élance. Résultat : 5’’29. Un temps qui comptera au final pour du beurre. « Je dois recommencer car je suis mal parti », s’excuse t-il. Derrière, Laurie, signe un joli 5’’09. Pas suffisant cependant pour devancer Walid, qui termine en 4’’79. Pour ce jeune garçon de 11 ans, à la foulée prometteuse, le football reste quand même la priorité. « Même si, avoue-t-il timidement, j’aime la course et la confrontation avec les autres. Voir son chrono et pouvoir se comparer avec les copains, c’est cool ». Ce qui ne l’empêche pas de garder un sérieux penchant pour le ballon rond, comme il l’admet en rigolant. Mais Chloé, 13 ans, n’est pas du même avis que son camarade de jeu. Et n’hésite pas à le faire savoir : «  Pour les garçons, il n’y a que le football qui existe comme sport. Je ne suis pas d’accord. Et je trouve l’athlétisme plus amusant, et surtout plus intéressant, que le football ». Pas besoin de vous faire un dessin, j’ai moi aussi ma petite idée là-dessus !

Sourires et bonne humeur
Mais il est déjà temps de se diriger vers l’atelier des sauts. Où je croise François Garay, Maire des Mureaux. J’en profite pour l’interroger et connaître son point de vue sur l’opération. « Cette convention signée entre la Fédération Française d’Athlétisme, la ville des Mureaux et son club d’athlétisme est une excellente initiative, m’explique-t-il. Cela permet à nos plus jeunes de s’initier à ce sport accessible à tous, qui apprend à mieux connaître son corps, à le maîtriser et donc à se sentir mieux ». Avec fierté, il n’oublie pas de souligner les bons résultats du club d’athlétisme de la ville, les Mureaux Val de Seine : « nous avons été sept fois champions de France de Cross par équipes. C’est plutôt pas mal, surtout pour une structure modeste comme celle-ci. »
Après un pot de bienvenue rafraichissant, je jette un coup d’œil sur les lancers. Pas vraiment ma spécialité. Mais ça ne m’empêche pas de me passionner pour le concours en cours. Je remarque tout de suite ceux qui possèdent un esprit de compétiteur. Comme Ilias, 13 ans, qui lance encore et encore afin d’améliorer son résultat. Ce gamin dynamique rêve de devenir un champion : «  J’adore le sport et l’athlétisme, me confie-t-il. J’aimerais bien devenir comme Usain Bolt, et courir aussi vite que lui ». C’est ce que je lui souhaite même si le chemin est encore long, voire très long… Découvrir les champions de demain, c’est aussi une des ambitions d’Urban Athlé. En attendant, place au jeu et à l’amusement entre copains.
Après avoir posé au milieu des enfants et signé des autographes à la pelle, en compagnie du sprinteur Martial Mbandjock, qui était également de la partie, je quitte les Mureaux avec des images plein la tête. Celles d’adolescents heureux de courir, sauter et lancer. Sourires et bonnes humeurs étaient au rendez-vous. Comme si j’avais vécu l’espace d’une après-midi un retour à l’essence même du sport et de l’athlétisme. Le plaisir.