Vainqueur pour la troisième fois du Trail des Templiers dimanche dernier, Thomas Lorblanchet a confirmé qu’il était sans doute aujourd’hui le meilleur trailer français. Avec ce succès, le Clermontois a rejoint au palmarès de cette course mythique Gilles Besseyres. Entraîné par Patrick Bringer au Beaumont Athlétique Club, le champion du monde de trail 2009 a devancé en 6h36’54 le Breton Yann Curien (6h41’18) et Emmanuel Gault (6h45’31). Kinésithérapeute dans la vie, il visera l’an prochain une quatrième victoire aux Templiers, qui le ferait rentrer définitivement dans la légende de cette course.
Athle.com : Thomas, que ressentez-vous après cette superbe victoire aux Templiers, une course que vous avez dominé de la tête et des épaules ? Thomas Lorblanchet : L’an dernier, j’étais arrivé un peu moins bien. Dimanche, j’avais vraiment à cœur de faire une belle performance. Les Templiers, c’est une course qui me convient bien. Mais il y avait un nouveau parcours au programme. Avant le départ, je ne savais pas trop sur quoi je me lançais. C’est parti très vite. Derrière, il y a eu de gros éclats. Il fallait être prudent pendant la deuxième partie de la course. J’ai un peu géré sur la fin mais je suis super content.
Vous n’êtes que le deuxième athlète, après Gilles Besseyres, à être monté à trois reprises sur la plus haute marche du podium dans l’Aveyron… Remporter trois fois les Templiers, il n’y en a effectivement pas beaucoup qui l’ont fait. Même si je n’ai que 30 ans, c’était, mine de rien, la neuvième fois que je venais ici. Ça compte. L’an prochain, ce sera peut-être ma dixième participation. On verra si je peux devenir le seul athlète avec quatre victoires au compteur.
Cette première place, c’est une petite revanche après une saison difficile… Elle a été en effet un peu chaotique (ndlr : Thomas s’était préparé spécifiquement pour l’Ultra Trail du Mont-Blanc, le 28 août, qui a été annulé à la dernière minute en raison de mauvaises conditions météo), au niveau personnel aussi d’ailleurs puisque j’ai été papa d’une petite fille. L’année a été bien remplie. Je n’étais pas venu aux Templiers juste pour finir. J’avais à cœur dans ma petite tête d’être tout en haut.
Comment vous êtes-vous senti pendant la course ? Ça allait très vite au cours des deux premières heures. A un moment, je suis passé à côté de ma femme qui m’a demandé comment ça allait. Je lui ai répondu : « moyen » ! On était encore dix devant. Dans ces moments-là, tu te poses forcément des questions. Malgré tout, au bout de quatre heures, l’écrémage s’est fait. Et, comme d’habitude, ce sont les mêmes qui se sont retrouvés devant, ceux qui l’avaient joué finaud et qui avaient une bonne préparation pour les longues distances. Ensuite, ça a été le sauve qui peut. Je me suis retrouvé en tête avec Thierry (Breuil). Il m’a dit qu’il n’était pas super et qu’il allait essayer de rester avec moi jusqu’à la Roque Sainte Marguerite. Je me suis retrouvé seul après. J’ai juste cherché à être à mon allure sans me mettre trop dans le rouge.
Vous avez la voix enrouée. Que vous est-il arrivé ? La petite a eu la toux toute la semaine. Je pensais que j’allais passer à travers mais j’ai finalement été contaminé et ça a été de pire en pire. Je ne suis pas arrivé à Millau à 100 %. Malgré tout, j’ai réussi à assurer le coup. Ma saison va peut-être s’arrêter-là. Il me reste juste peut-être une petite course aux Etats-Unis, du côté de San Francisco. Ensuite, place à 2011 et aux Championnats du Monde !
Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer
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