Un peu plus de trois mois après les Championnats d’Europe de Barcelone, athle.com s’est intéressé à l’impact concret pour les clubs français de la moisson tricolore. Témoignages.

On se souvient de l’effet Paris 2003. Au lendemain de Mondiaux de haute tenue, les clubs d’athlétisme hexagonaux avaient vu affluer de nombreux nouveaux licenciés, en particulier dans les jeunes catégories. Après la moisson exceptionnelle des Championnats d’Europe de Barcelone, on ne peut pas, cette fois, parler de bond en avant énorme. Même si, comme depuis plusieurs années, une belle progression se dessine avec, début novembre, près de 6 % de licenciés supplémentaires par rapport à la même date, un an plus tôt. Autre indice lui aussi récurrent : ce sont les « tout petits » et les « anciens » qui sont les plus nombreux à rejoindre pour la première fois un club. « Nous sommes même à + 24 % chez les éveils athlétiques et à + 15-16 % chez les vétérans, détaille Gilbert Marcy, Président de la Commission des Clubs et du Développement, et à la tête de l’EFS Reims. Nous pouvons viser en fin d’année une progression de l’ordre de 10 % du nombre de licenciés et donc franchir le cap des 225 000 adhérents. »

Contrairement à il y a sept ans, les clubs sont aujourd’hui prêts à accueillir les jeunes pratiquants, éveil athlétique, poussins et benjamins. « Depuis 2003, ça a beaucoup bougé, apprécie Gilbert Marcy. D’ailleurs, nous avons eu 60 000 licenciés supplémentaires en quatre ans. On peut toujours dire que ça ne va pas assez vite mais ça n’est jamais facile. L’entraînement des tout petits, axé sur la motricité, nécessite en effet un encadrement de grande qualité et très professionnel. Il faut former des gens tout spécialement. » Signe encourageant, certains clubs comme l’EA Chambéry ont même  vu arriver aux entraînements pas mal d’ados, un public difficile à attirer sur les stades. « On sent cette saison un frémissement chez les cadets-juniors, là où on péchait d’habitude, remarque Alain Thieffenat, le Président de la structure savoyarde. Ils étaient entre quarante et cinquante lors des derniers entraînements. C’est très significatif. »

Mais, au-delà des chiffres, l’effet Barcelone est peut-être en train de changer les mentalités. Il suffit d’écouter les propos de quelques Présidents de clubs dont un sociétaire a été médaillé en Espagne pour commencer à s’en convaincre. « Au niveau local, les autres sections sportives de Sarcelles regardent désormais l’athlétisme d’un autre œil, souligne Georges Zindstein, Président d’AA Pays de France Athlé 95. » Les trois podiums et le titre de Myriam Soumaré sur 200 m à Barcelone n’y sont bien sûr pas étrangers. « J’ai remarqué que les gens sont désormais fiers de dire qu’ils font de l’athlétisme, alors qu’ils ne s’en vantaient pas forcément avant, abonde Marc Dufour, Président du Lille Métropole Athlétisme, le club de Kafetien Gomis et de Martial Mbandjock (licencié au Lagardère Paris Racing pendant les Championnats d’Europe). » De là à dire que les résultats de Barcelone vont apporter de nouvelles ressources financières aux clubs, il y a un pas qu’il serait imprudent d’effectuer trop vite. Mais à Calais, par exemple, la municipalité a très envie d’accueillir une épreuve de niveau national après l’engouement suscité par la victoire de Romain Barras (SO Calais) au décathlon en Espagne. Encourageant…

Florian Gaudin-Winer pour athle.com

Retrouvez dans le prochain Athlé Mag un sujet complet sur l’effet Barcelone dans les clubs des médaillés français aux Championnats d’Europe.