Le rendez-vous national en salle est toujours une étape un peu particulière du calendrier, en année olympique. Certains athlètes choisissent en effet de faire l’impasse sur cette compétition, afin de se réserver pour la saison estivale. Ce sera le cas cette année, avec l’absence de plusieurs leaders de l’athlétisme français. Mais il y aura tout de même du beau monde dans le stadium Jean Pellez d’Aubière, samedi et dimanche. Gros plan sur les temps forts attendus. Hommes
Lemaitre attendu au tournant Pour sa dernière sortie de l’hiver, Christophe Lemaitre aura à cœur de décrocher un nouveau titre national mais surtout d’abaisser son record personnel. Après une bonne rentrée en 6’’57 à Aubière, à deux centièmes de sa meilleure performance, le sprinteur de l’AS Aix-les-Bains est reparti déçu de Val-de-Reuil, avec une victoire en 6’’59. En l’absence de Jimmy Vicaut, victime d’une déchirure à la cuisse, il partira grand favori. Son objectif ? Se rapprocher voire descendre sous les 6’’50, afin de réaliser un temps plus en rapport avec ses résultats estivaux. La concurrence sera incarnée par Emmanuel Biron (6’’70) et Ronald Pognon (6’’71).
Beugnet pour une première Un 1500 m très intéressant au programme, avec notamment la présence de Grégory Beugnet. Le Nordiste du RC Arras, auteur des minima pour les championnats du monde en salle d’Istanbul en 3’39’’06, tient une occasion en or de décrocher son premier titre de champion de France chez les seniors. Attention tout de même à Bryan Cantero (AS Aix-les-Bains). Nouredine Smail (Livry Gargan Athlétisme), connu pour ses redoutables qualités de finisseur, est finalement forfait pour cause de grippe.
Les hurdleurs dans un mouchoir de poche Le 60 m haies messieurs pourrait bien être une des épreuves les plus disputées du programme. C’est un duel entre deux espoirs très prometteurs qui se profile, avec Pascal Martinot-Lagarde (Neuilly-Plaisance Sports) et Thomas Delmestre (Entente Franconville Cesame Val d’Oise). Ils ont respectivement couru en 7’’63 et 7’’65 ces derniers jours. Mais les anciens n’ont pas dit leur dernier mot. On pense à Cédric Lavanne (AS Tourlaville) et bien sûr à Ladji Doucouré (Athlé 91), pour l’instant en retrait lors de ses deux premières courses de l’hiver.
Suspens à la hauteur Le suspens devrait aussi être au rendez-vous du côté du sautoir en hauteur. C’est le showman Abdoulaye Diarra (Dreux AC) qui mène pour l’heure les débats, avec un saut à 2,26 m cette saison. Les expérimentés Mickael Hanany (EFCVO) et Fabrice Saint-Jean (Entente des Mauges) auront aussi leur mot à dire. Avec la concurrence, ils essayeront tous de se rapprocher voire de réaliser les minima pour Istanbul, à savoir 2,29 m.
Lavillenie dans son jardin Renaud Lavillenie est en grande forme. Samedi dernier, lors de la finale du Perche Elite Tour à Nevers, il a effacé avec une marge impressionnante une barre à 5,93 m, synonyme de meilleure performance mondiale de l’année. Autant dire que le Clermontois, qui sautera dans son stade d’entraînement, sera très difficile à battre. Son principal adversaire devrait être Romain Mesnil (Bordeaux Athlé). Après trois jours de repos, celui qui a également réalisé les minima pour les Mondiaux indoor aura d’abord à cœur de faire mieux que ses 5,72 m hivernaux.
Compaoré veut décoller Il fait des heures « sup ». Après ses 17,14 m à Liévin, Benjamin Compaoré expliquait avoir décidé de faire l’impasse sur les championnats du monde d’Istanbul. Il devrait finalement être du voyage en Turquie. Avec plus d’un demi-mètre d’avance sur son dauphin (Harold Correa) dans les bilans, le triple sauteur de Strasbourg Agglomération visera la victoire mais aussi une performance de choix, histoire de marquer des points avant le rendez-vous international. Femmes
Duel de générations sur 60 m En caricaturant un peu, on pourrait résumer le 60 m féminin à un face à face entre l’expérience et la jeunesse. Christine Arron (Strasbourg Agglomération) et Carima Louami (Lille Métropole Athlétisme) occupent la tête des bilans indoor en 7’’30. Mais difficile d’imaginer que Myriam Soumaré (AA Pays de France Athlé 95) offrira la victoire sur un plateau à ses deux aînées. Arrivée très serrée en perspective…
Gayot au-dessus du lot En battant la semaine dernière à Eaubonne son record personnel en 53’’71, Marie Gayot (Amiens UC) aborde dans les meilleures dispositions qui soient le 400 m de ces championnats de France Elite. Clémence Sorgnard (Athlétic Club), deuxième dans les bilans, est en effet plus d’une seconde derrière. L’Amiénoise sait qu’elle peut aller beaucoup plus vite. Ca tombe bien, l’anneau d’Aubière est connu pour sa rapidité.
Des haies serrées Excepté Cindy Billaud, l’ensemble des meilleures hurdleuses seront au départ du 60 m haies. Avec un petit avantage pour Sandra Gomis (ESC Océan 44 Saint Nazaire), auteur d’un chrono de 8’’13 cet hiver. Mais attention à Adrianna Lamalle (Club Colonial) et Reina-Flor Okori (Doubs Sud Athlétisme), qui retrouvent toutes les deux progressivement leur meilleur niveau. Aisseta Diawara (EA Saint-Quentin en Yvelines) n’est pas non plus très loin.
Melfort, la chasse aux minima Difficile d’imaginer un autre résultat qu’une victoire pour Mélanie Melfort, tant elle semble une nouvelle fois au-dessus du lot à la hauteur. L’athlète d’Alsace Nord Athlétisme, qui a franchi 1,90 m cet hiver, doit cependant gagner encore trois centimètres pour prétendre à un billet pour les Mondiaux d’Istanbul. Les minima, plutôt corsés, sont en effet fixés à 1,93 m. Ce sera sans doute l’enjeu principal de ce concours, même si l’on observera aussi de près la prometteuse Dior Delophont, junior première année.
Boslak et Fiack mènent la danse Vanessa Boslak (4,52 m) du Lille Métropole Athlétisme et Marion Fiack (4,42 m) de l’Entente Sportive Thionville-Yutz sont les deux perchistes françaises en forme de l’hiver. La première a réalisé un retour tonitruant après trois années de blessures et de galères. Quant à la seconde, elle ne cesse de progresser pour sa première année chez les espoirs. Concours très dense attendu avec huit filles à 4,26 m ou plus.
Un boulevard pour Cérival En l’absence de Laurence Manfredi, qui n’a plus lancé en compétition depuis mai 2011, Jessica Cérival est un peu seule au monde dans l’Hexagone au poids. L’athlète de l’EFCVO, avec ses 17,02 m, possède une marge impressionnante de plus de deux mètres sur sa dauphine, Fabienne Ngoma (US Ivry). Les minima FFA pour les Mondiaux d’Istanbul se situent à 17,53 m. L’objectif de la Française est donc tout trouvé… |