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Un record est tombé, dimanche matin, sur la piste du Nagai Stadium d’Osaka. Il n’est ni mondial ni continental. Pas même national. Mais il mérite de passer à la postérité. En s’offrant la médaille d’or du 20 km marche, l’Equatorien Jefferson Pérez est entré dans l’histoire comme le premier marcheur sacré trois fois consécutivement d’un titre mondial. Il l’a emporté dans la chaleur et l’humidité, en 1 h 22’20, deux ans après avoir vaincu dans le froid et sous la pluie des Mondiaux d’Helsinki. Sa première victoire mondiale, le Sud-américain l’avait obtenue à Paris, au Stade de France, en août 2003. A l’époque, son palmarès était déjà riche d’un titre olympique, aux Jeux d’Atlanta en 1996.

Pour l’emporter à Osaka, Jefferson Pérez a fait preuve de sagesse. Un départ prudent, imposé par les conditions climatiques. Puis une attaque, au 13ème kilomètre, suffisante pour s’échapper et creuser un écart supérieur à dix secondes. A l’arrivée, l’Equatorien est tombé sur la piste. « Je souffrais de crampes depuis le 17ème kilomètre, a-t-il expliqué. Mais je ne les ai pas senties tant que je n’avais pas atteint mon objectif. »
Habité depuis toujours par un fort sentiment religieux, Jefferson Pérez avait salué en 1996 sa victoire olympique, la première de son pays, en parcourant à la marche, seul, les 459 kilomètres séparant Quito, capitale de l’Equateur, de sa ville natale de Cuenca. Depuis, il a décidé d’aider les plus démunis de ses compatriotes en fondant une association caritative. A Osaka, ses premiers mots ont été pour les siens. « Mon obstination a l’emporter, à m’entraîner dur, j’en trouve l’inspiration en pensant aux gens de mon pays qui, toute leur vie, se lève à 6 heures pour aller travailler et le font souvent, au marché, jusqu’à 10 heures le soir », a-t-il raconté. Avant d’évoquer l’avenir et son rêve d’un nouveau titre à Pékin. Pour lui, pour l’Equateur, et pour les millions d’Equatoriens.

Alain Mercier, à Osaka pour athle.com