Chauds, chauds, les Mondiaux

La chaleur. A Osaka, elle occupe toutes les conversations. Du matin au soir, au stade, dans la rue, à l’hôtel des équipes... Partout. Au premier jour des championnats du monde, le thermomètre affichait 29° dès le saut du lit, à 7 h 00 du matin, l’heure du départ du marathon masculin. Un record. Deux heures et quart plus tard, la température était encore montée de quelques crans, au moment de l’arrivée de la course, remportée par le Kenyan Luke Kibet : 33°. Avec, autre réjouissance, un taux d’humidité de 63%. Jamais, depuis la création des Mondiaux en 1983, un marathon n’avait été disputé sous une telle fournaise. Le précédent « record » appartenait à l’épreuve de Séville, en 1999, où l’arrivée avait été jugée par 30°.
Pour les athlètes, le choc est rude. « Il a fait froid tout l’été, en Europe, confie Elodie Olivarès. Et là, tout le monde étouffe. J’ai beau être arrivée depuis une semaine, je ne suis pas encore acclimatée. Surtout qu’en stage terminal, à Wakayama, les séances étaient plutôt réduites ». A l’arrivée de sa série du 3000 m steeple, l’ancienne recordwoman de France avouait un sentiment d’asphyxie et des courbatures dans les mollets.
Même impression d’étouffement chez Mehdi Baala, pourtant habitué aux grosses chaleurs par ses fréquents séjours en Afrique du Sud. « La gêne intervient dès l’échauffement, confie-t-il. On cherche de l’air, mais en vain. » Plus grave : le stade d’échauffement ne présente aucune zone d’ombre. Les athlètes en sont donc réduits, pour fuir la canicule, à se réfugier dans la salle de massage. Mais elle est climatisée, comme la chambre d’appel, étape suivante avant l’entrée en compétition. « Le corps s’habitue à cette fraîcheur, puis on pénètre dans le stade. Et là, c’est comme un coup de massue », explique Elodie Olivarès. La recette ? « Ne pas y penser, faire abstraction des conditions », suggère Sophie Duarte. Pas facile. A moins d’être habité, comme l’est Eunice Barber, par une philosophie à toutes épreuves. « Qu’il pleuve, qu’il neige ou que la chaleur soit terrible, c’est toujours la plus forte qui gagne, résume-t-elle. A moi d’être celle-là. »
Par Alain Mercier, à Osaka pour athle.com
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