L’athlé au saut du lit
« Je ne suis pas du matin », confesse souvent Leslie Djhone. En équipe de France, il n’est pas le seul. Le dégoût des réveils aux aurores semble même un dénominateur aussi commun que le bleu des maillots. A Osaka, le programme des championnats du monde impose pourtant à certains de se faire violence. Les premières épreuves du jour, séries ou concours de qualification, débutent en effet à 10 h 00. Une heure de la journée où l’organisme de l’athlète moyen se prête mal aux efforts intenses et à la compétition.
Comment s’y prendre ? A chacun sa méthode. Mais, dans tous les cas, la règle conseille de sortir du lit au moins quatre heures avant le moment de l’épreuve. Mardi matin, Brice Panel avait réglé son réveil sur 5 heures tapantes. Sa série du 400 m était programmée vers 10 h 15. « J’ai quitté ma chambre pour un léger footing, dans la rue, autour de l’hôtel, explique-t-il. Puis je suis rentré et j’ai attendu le petit-déjeuner. Il commence à 6 heures. L’ambiance était particulière. J’y ai retrouvé plusieurs autres coureurs de 400 m ». La semaine précédente, Brice Panel avait pris l’habitude de s’entraîner en milieu de matinée, dans la grosse chaleur de Wakayama, pour se préparer aux conditions particulières des championnats du monde.
Leslie Djhone, lui, avait réglé sa sonnerie sur 5 h 30. « Mais j’ai aussitôt eu envie de me recoucher, avoue-t-il. J’ai pris un petit-déjeuner, chose que je ne fais jamais. Mais je n’ai pas supporté et je l’ai rendu. » A l’échauffement, son entraîneur, François Pépin, n’a pas cessé de lui répéter de se réveiller, guettant le moindre signe de relâchement. « J’étais prêt à me rendormir », dit-il. Plus tard, la troisième série du 400 m n’a rien laissé apparaître de cet état, Leslie Djhone l’avalant sans angoisse en 45’’17. « Mais maintenant, je vais me recoucher », a-t-il assuré à sa sortie de la piste.
Appelée elle aussi sur le stade en ouverture de session, à 10 h 00, Manuèla Montebrun n’a pas eu besoin de son réveil, réglé sur 6 h 00, pour en finir de sa nuit. « A 4 h 00, j’étais réveillée comme en plein jour, les yeux grands ouverts, prête à lancer, raconte-t-elle. Mais l’échauffement a été plus difficile. Pour rester bien éveillée, j’ai eu l’idée de m’appliquer des serviettes froides et humides sur les paupières. » Elle n’en aura plus besoin : la finale du marteau, mercredi 30 août, débute à 19 h 30.
Alain Mercier, à Osaka pour athle.com
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