Le dernier espoir du Japon
Osaka et le Japon vont se réveiller aux aurores, dimanche 2 septembre. A 7 heures, ils n’auront d’yeux que pour la ligne de départ du marathon féminin. Avec un espoir, un rêve, une idée fixe : voir l’une ou l’autre des cinq engagées du pays y glisser sa fine silhouette jusque sur le podium. Après cinq jours de compétition, vendredi soir, le Japon attendait toujours sa première médaille. Il pointait discrètement à la 24ème de la « placing table », avec seulement quatre places de finaliste.
Le marathon féminin peut-il éviter au pays hôte la honte d’un bilan vierge, comme l’avait connu le Canada six ans plus tôt à Edmonton ? Le Japon y croit dur comme fer. Pas moins de cinq Japonaises ont été engagées : Mari Ozaki, Yumiko Hara, Reiko Tosa, Yasuko Hashimoto, et Kiyoko Shimahara. Elles feront nombre. Et au moins l’une d’entre elles peut raisonnablement envisager la victoire dans les rues d’Osaka. Reiko Tosa, petit bout de femme de 46 kilos pour 1,67 m, a déjà connu les honneurs d’une médaille mondiale, en argent, à Edmonton en 2001. En neuf marathons, depuis ses débuts sur la distance, elle n’a jamais été classée plus mal que cinquième. Fin juillet, une blessure au genou, consécutive à une chute pendant un stage de préparation en Chine, l’a contrainte à une dizaine de jours de repos. « Un bien pour un mal, dit-elle, car j’y ai sans doute gagné une certaine fraîcheur physique ».
Habituée aux conditions d’Osaka, un temps chaud et extrêmement humide, la marathonienne japonaise ne fait pas mystère de ses intentions de partir « prudemment », ne pas brûler d’énergie, car « tout se jouera en fin de parcours ». La pression ? « En me concentrant sur ma propre course, je ne pense pas la ressentir », assure-t-elle. Tant mieux, car elle sera énorme.
Alain Mercier, à Osaka pour athle.com
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