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Les Bleus se renouvellent à Chorzow

En bronze lors des trois dernières éditions de la Super League, l’équipe de France aborde le rendez-vous continental collectif de Chorzow (Pologne) avec un visage rajeuni et des locomotives déterminées dans les lancers. Présentation.

« J’ai hâte de manger de la Polonaise. » C’est dit avec le sourire, mais Alexandra Tavernier a des démangeaisons dans les bras à l’idée de batailler samedi avec Malwina Kopron, troisième des Mondiaux 2017, qui l’a « déjà tapée deux fois cette année ». Dans un stade de Chorzow où l’ambiance promet d’être chaude, avec une jauge de 7500 spectateurs autorisés contrairement aux Relais mondiaux disputés début mai à huis-clos, même si le thermomètre devrait difficilement atteindre les 15°C. La lanceuse de marteau savoyarde, qui a porté son record de France à 75,38 m cet hiver, possède la meilleure performance des engagées. Il y a deux ans, déjà en Pologne mais à Bydgoszcz, l’élève de Gilles Dupray avait su se surpasser pour l’emporter, dans un pays où les lancers sont rois.

Elle n’a pas oublié qu’en 2019, lors de la troisième place collective de la France derrière la Pologne, impériale à domicile, et l’Allemagne, les hommes et femmes fortes avaient fait le plein de points, contribuant très largement au podium. « On a envie de réitérer cet exploit et de montrer à nouveau qu’on est là. » Si Mélina Robert-Michon manquera cette fois à l’appel, Quentin Bigot sera bien présent. Comme son homologue féminine, le Messin est un des fers de lance des Bleus. En pleine forme, comme en témoigne son jet record à 78,99 m lors de sa rentrée à Andujar (Espagne) samedi dernier, il retrouvera sur sa route le Polonais Pawel Fajdek, quadruple champion du monde. « Je ne pense vraiment pas à la performance pure, assure l’athlète coaché par Pierre-Jean Vazel. Bydgoszcz en 2019, c’est notre petite fierté à nous, ça nous a marqués. Mais, avec Alexandra, je ne nous vois pas du tout comme des leaders. Chacun a son job à faire lors de cette compétition. »

‘’Tu fais quoi comme épreuve ?’’

A respectivement 27 et 28 ans, Alexandra Tavernier et Quentin Bigot font partie des anciens d’un collectif tricolore qui compte neuf primo-sélectionnés (sept femmes et deux hommes) dans les épreuves individuelles, pour une moyenne d’âge globale de 24,65 ans (4,3 sélections chez les femmes et 6,1 sélections chez les hommes en moyenne). « Il y a plein de têtes que je ne connais pas, rigole la première nommée. La question que je répète, c’est : ‘’Tu fais quoi comme épreuve ?’’ C’est assez sympa et comique. Les jeunes comptent sur nous, ils nous posent des questions. » « Je suis content de voir cette nouvelle génération arriver, abonde Quentin. J’aime beaucoup parler de ma passion. Attention, je ne me positionne pas en vieux sage. On a aussi des choses à apprendre d’eux. »

Par exemple, pourquoi pas, des U23 Just Kwaou-Mathey et Claire Palou. Respectivement engagés sur 110 m haies et 3000 m steeple, ils font partie des nouveaux visages des Bleus. Le hurdler de l’Evreux AC, qui, en 13’’38, a explosé son record personnel dès sa rentrée mi-mai, a conscience de l’opportunité que représente le rendez-vous continental. « J’aborde cette compétition avec beaucoup d’enthousiasme, je suis heureux d’être là, savoure-t-il. Ce n’est pas simple de décrocher une sélection en seniors dans ma discipline, vu le niveau en France. J’avais pour objectif de porter au moins une fois le maillot des « A » lors de mes années espoirs. C’est une grosse étape de franchie. » La recordwoman de France espoirs du 1500 m indoor a, elle, vécu « une belle surprise » en découvrant (s)on nom sur la liste. Benjamine de l’équipe de France, à seulement 19 ans, elle entend profiter de cette « bonne expérience », qui « ne peut que (l)’aider » dans la perspective des championnats d’Europe espoirs (8 au 11 juillet à Tallinn), voire même des Jeux olympiques de Tokyo.

L’esprit Interclubs

Les J.O., Florian Rousseau les a en tête depuis longtemps. Et c’est avec le Japon en filigrane que le comité de sélection a composé le collectif pour Chorzow, qui compte, en plus de Tavernier et Bigot, des locomotives comme Valentin Lavillenie (perche), Ludvy Vaillant (400 m haies), Orlann Ombissa-Dzangue (100 m et 4x100 m) ou encore Rouguy Diallo (triple saut). « Nos athlètes prioritaires pour Tokyo ont eu la possibilité de se positionner par rapport à cette compétition, explique le directeur de la haute performance au sein de la direction technique nationale. Pour certains, elle entrait dans leur préparation, pour d’autres non. Il y a eu aussi quelques pépins physiques. Mais ça reste un championnat, avec la possibilité de se confronter aux meilleures nations européennes. J’attends un engagement total des athlètes en lice. Chacun, par son état d’esprit, son engagement et ce qu’il va dégager, a des choses à apporter à l’équipe. Notre sélection est mixte, avec des cadres d’expérience et de jeunes athlètes, qui poursuivent leur apprentissage pour 2024. A nous d’avoir le bon ton et la bonne posture pour accompagner au mieux ces derniers. »

« L’esprit Interclubs des championnats d’Europe par équipes, plus ludique qu’en individuel » comme le souligne Claire Palou, offre une belle rampe de lancement chez les grands. Un nouveau podium pour la France, après les trois médailles de bronze de 2015, 2017, et 2019, ouvrirait le palmarès international d’une bonne partie des sélectionnés. En plus de la Pologne et de l’Allemagne, elle retrouvera en Super League la Grande-Bretagne, l’Italie, le Portugal et l’Espagne. Mais pas l’Ukraine, forfait de dernière minute suite à deux cas positifs au Covid-19 lors de son camp de préparation et déjà reléguée dans la division inférieure.

Florian Gaudin-Winer pour athle.fr

Suivez la compétition en intégralité sur All Athletics, la plateforme vidéo de European Athletics.
Le samedi, de 15h30 à 19h30. Le dimanche, de 13h à 16h15.

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