Les collectifs juniors se sont illustrés lors de la dernière journée des Mondiaux, consacrée aux épreuves de course en montagne sur le format classique (montées et descentes). Les garçons sont montés sur la deuxième marche du podium, alors que les filles ont décroché le bronze. Les seniors, malgré des leaders malades et diminués, n’ont pas démérité. C’était un sprint a priori sans grand enjeu, pour la quinzième place de la course juniors hommes. Mais l’effort de Melaine Le Palabe, 15e en 24’28’’ sur la distance de 6 km au programme, une seconde devant le Mexicain Manuel Santiago, a finalement pesé lourd dans la balance. Car c’est aussi grâce à cet ultime effort que les Bleuets de la course en montagne sont montés sur la deuxième marche du podium ce dimanche, un demi-point devant la Grande-Bretagne, médaillée de bronze. C’est la magie des courses avec
classement par équipes, où l’on se dépasse pour ses coéquipiers et le bonheur d’une récompense à partager. Pour être vice-champions du monde, la cinquième médaille collective tricolore dans cette catégorie, les U20 ont pu compter sur un grand Baptiste Cartieaux. Le spécialiste du 3000 m steeple, qui a découvert la course en montagne il y a quelques semaines, a fait étalage de tout son talent en allant chercher une superbe septième place. Derrière les Ougandais, au-dessus du lot avec la victoire de Leonard Chemutai en 21’07’’ devant trois de ses compatriotes, le sociétaire de l’EA Cergy-Pontoise s’est classé septième
(et troisième Européen) en 23’29’’. « C’est un compétiteur de fou, qui a emmené tout le monde dans son sillage, le félicite Laurence Vivier, entraîneure des deux équipes juniors. Il possède cette capacité à aller chercher des ressources cachées. » Le Francilien, tout comme Pierre Boudy, 11e en 24’02’’, a pu compter sur les encouragements des trailers français, auteurs d’une razzia de cinq médailles samedi et qui s’étaient positionnés à différents échelons de la course pour encourager les montagnards. « Ils étaient comme à la maison donc ils ne pouvaient rien lâcher », sourit la coach. Les juniors filles en bronze Sur un parcours très exigeant qui se concluait, après la montée et la descente, par 1,5 km de plat - un terrain « super dur pour retrouver des sensations » - leurs homologues féminines se sont, elles aussi, illustrées. En allant chercher le bronze avec 29 unités, derrière une impressionnante équipe de Grande-Bretagne - l’or pour Jessica Bailey (26’27’’) et trois athlètes dans le top 4 - et l’Italie avec 18,5 points. Lili Beck, 7e en 28’59’’, a su élever son niveau au meilleur moment, suivie de près par
Pauline Trocellier, 8e en 29’13’’. Nélie Clément, un peu en retrait par rapport à sa victoire lors des championnats de France et 14e en 30’23’’, complète le collectif. Les juniors filles ne comptaient jusque-là qu’une médaille collective aux Mondiaux, avec de l’argent il y a 22 ans. « Ca a été une belle aventure humaine et sportive, relève Laurence Vivier. Tous ces athlètes ont côtoyé leurs aînés pendant une semaine et ont pu profiter de leurs conseils et de leur expérience. » 
Cachard et Dewalle diminués Les seniors, justement, rêvaient d’imiter la nouvelle génération en fin de matinée sur les pentes du Doi Pui. Mais, sur un parcours particulièrement court (10,7 km) et intense malgré un dénivelé moins prononcé que d’habitude (475 m d’ascension et de descente), et dans des conditions difficiles avec une température très élevée et des Ougandais survoltés, les équipes masculine et féminine n’ont pas pu s’appuyer sur des leaders à 100 % de leurs capacités. Sylvain Cachard, fiévreux depuis samedi, a été contraint
à l’abandon dès la première bosse. Christel Dewalle, qui souffrait de problèmes gastriques depuis plusieurs jours, a fait ce qu’elle a pu mais a dû se contenter de la 31e place en 54’32’’. Les Bleues encore au pied du podium Malgré ces coups du sort, l’équipe féminine n’est pas passée loin du podium. Elle se classe quatrième avec 48 points, à trois unités de l’Italie, qui décroche le bronze. Adeline Martin, 10e en 51’01’’, confirme son retour au plus haut niveau, alors que Marie Nivet et Clémentine Geoffray, respectivement 16e en 52’06’’ et 22e en 53’03’’, se sont bien battues. « A cinq minutes de la ligne d’arrivée, on était encore troisièmes, pointait Antonio Gallego, entraîneur national de la course en montagne. Il y a un peu
de frustration avec deux quatrièmes places (les Bleues avaient déjà terminé quatrièmes de la montée sèche vendredi, NDLR), mais aussi beaucoup d’espoirs pour la suite. » Des raisons d’être optimiste, il y en a eu aussi chez les seniors. Avec des athlètes qui se sont montrés à leur avantage à l’image de Théodore Klein, 12e en 43’01’’ et « exceptionnel » pour son premier grand championnat en course en montagne dixit Gallego. Sans oublier les prometteurs Baptiste Fourmont, 23e en 44’01’’, et Killian Allaire, 31e en 44’36’’, qui ont tenu leur rang. Cette génération talentueuse, qui prend le relais de prestigieux anciens, repart de Thaïlande avec une sixième place collective. Et
prend date pour les prochaines éditions, lors desquelles il faudra continuer à composer avec des équipes africaines de plus en plus costaudes. Ce dimanche, quatre Ougandais, emmenés par la vainqueur Samuel Kibet (40’02’’) et un Kényan, ont fait exploser le peloton dès les premiers hectomètres. Le défi s’annonce aussi relevé que passionnant. Florian Gaudin-Winer pour athle.fr Photos : © Cyrille Quintard / FFA Tous les résultats de l'équipe de France en cliquant ici
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