Quatrième au marteau avec 71,61 m lors de la Coupe d’Europe hivernale des lancers à Tenerife (Espagne), Stéphanie Falzon a débuté la saison 2009 de manière idéale. En gardant en plus une belle marge de progression puisque ses lancers n’étaient pas complètement aboutis sur le plan technique. En 2008, la lanceuse de Bruges Sud Médoc Athlétisme avait déjà pris l’habitude de briller très tôt, comme en témoignent ses 73,33 m fin mai, une performance qui constitue toujours son record personnel. Revers de la médaille : fatiguée, elle avait ensuite eu du mal à retrouver la forme en fin de saison. La Girondine a donc décidé d’effectuer quelques changements cette année. Elle lancera beaucoup moins en meetings. Et travaille depuis quelques mois avec un préparateur mental afin de mieux gérer son stress lors des grands rendez-vous. Interview.
Stéphanie, vous avez échoué au pied du podium lors de la Coupe d’Europe hivernale des lancers avec 71,60 m. La satisfaction l’emporte-t-elle tout de même ? Par rapport aux années précédentes, où le niveau était bon mais sans plus, la compétition était vraiment très relevée. Au départ, j’avais pour ambition de monter sur le podium. Mais quand j’ai vu la start list, je me suis dit que ça allait être compliqué. Finalement, je réalise une bonne performance mais je loupe le podium de trois centimètres. Ca m’embête. Mais c’est le sport.
Pour les lanceurs, que représente ce rendez-vous annuel ? La Coupe d’Europe hivernale des lancers, ce sont un peu nos Championnats d’Europe en salle. Le niveau européen en lancers est très relevé. A Tenerife, au marteau, six des dix premières des Jeux olympique de Pékin étaient présentes. Ce rendez-vous nous montre un peu où on se situe dans notre préparation. Mais on ne l’aborde pas non plus comme une grande compétition estivale.
Comment vous êtes-vous sentie en Espagne ? J’ai réalisé trois jets à plus de 71 m et je réussis ma meilleure performance au dernier essai où je réagis pour doubler une Italienne. C’est donc bon au niveau de la combativité. Mais je pense que j’aurais pu faire beaucoup mieux. Lors d’un petit stage de préparation avant la Coupe d’Europe hivernale des lancers, j’avais travaillé un nouveau point technique : le départ et, en particulier, le rythme des moulinets. Mais je ne l’avais pas complètement acquis et je n’ai pas su le reproduire. Mon coach n’était pas là et, en compétition, il y a forcément un coup de pression en plus par rapport à l’entraînement. Mais je gère de mieux en mieux mon stress.
Grâce à un travail sur vous-même ? Oui, je bosse avec un préparateur mental à Bordeaux. L’idée est venue de moi. Au départ, j’étais très réticente mais je me suis dit que, dans le milieu du sport, travailler spécifiquement le mental était quelque chose de plus en plus répandu. Et que ça ne pouvait qu’améliorer mon niveau dans l’optique des Jeux de Londres. C’est super dur et ça prend du temps mais c’est très intéressant. C’est une autre facette du sport. On verra si ça paye cet été.

Sur un plan plus général, comment s’est passée votre préparation hivernale ? J’ai réalisé de gros progrès en musculation. En lancers, il faut des années pour gagner en force. J’ai bien bossé et je repars maintenant sur un plan d’entraînement très dur pour les deux prochains mois. En avril, je partirai deux semaines à Cuba. J’espère qu’on aura l’occasion de s’entraîner avec les Cubaines. Puis j’aurai un autre stage en mai, sans doute en France.
Il sera ensuite temps d’entamer la saison estivale. Avec quelles ambitions pour vous ? Une chose est déjà sûre : je ne participerai pas à beaucoup de meetings. En 2008, j’ai fait trop de compétitions. Je faisais tout pour remporter le circuit national. Pour nous, les lanceurs, les primes sont souvent notre seule source de revenus dans le sport. Ensuite, j’ai eu l’occasion de prendre à part à des meetings internationaux donc j’en ai profité. Résultat : j’ai fini la saison essoufflée. L’objectif, cette saison, est de réserver plus la gnac pour les Mondiaux de Berlin.
Que pouvez-vous viser en Allemagne ? Depuis trois ans, je n’ai jamais battu mon record ou franchi les qualifications en grand championnat. Je m’en rapproche à chaque fois puisqu’il ne m’a manqué que vingt-neuf centimètres à Pékin. Donc passer les « qualifs » à Berlin sera l’objectif numéro un. On l’a vu à Turin aux Championnats d’Europe en salle avec Teddy (Tamgho) et Salim (Sdiri), il y a toujours des pointures qui ne passent pas. Les qualifications, c’est un exercice particulier. Et, en lancers, c’est pareil.
Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer pour athle.com
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